Guerre en Ukraine : les Occidentaux dégainent l’arme Swift contre Moscou

La violence de l’intervention russe a poussé samedi les Occidentaux à adopter un nouveau train de sanctions plus dures : ils ont notamment décidé d’exclure de nombreuses banques russes de la plateforme interbancaire Swift, un rouage essentiel de la finance mondiale. Les partenaires occidentaux ont aussi décidé de restreindre davantage l’accès de la banque centrale russe aux marchés des capitaux afin d’empêcher Moscou d’y recourir pour financer le conflit en Ukraine.

Les puissances occidentales ont annoncé samedi 26 janvier tard dans la soirée l’exclusion de plusieurs banques russes du réseau interbancaire SWIFT ainsi que des sanctions ciblant les réserves en devises de la banque centrale de Russie. Le communiqué dévoilant ces nouvelles sanctions a été endossé par les États-Unis, le Canada, la Commission européenne, la France, l’Italie, l’Allemagne et le Royaume-Uni.

Ces sanctions seront appliquées dans les prochains jours, ont déclaré les signataires. « Nous demanderons à la Russie de rendre des comptes et nous veillerons collectivement à ce que cette guerre soit un échec stratégique pour Poutine », ont écrit les dirigeants des puissances occidentales dans un communiqué. « Même au-delà des mesures que nous annonçons aujourd’hui, nous sommes prêts à prendre de nouvelles mesures pour demander des comptes à la Russie pour son attaque contre l’Ukraine », était-il ajouté.

Crise en Ukraine : l’importance des mesures prises contre la Banque centrale russe

Cette décision intervient après que les États-Unis et leurs alliés ont imposé cette semaine des sanctions aux principales banques russes ainsi qu’au président russe Vladimir Poutine lui-même. « Nous sommes résolus à imposer un prix à la Russie. Un prix qui l’isolera de notre système financier international et de nos économies », a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, dans un communiqué.

Ces mesures visent à empêcher Vladimir Poutine d’utiliser les 630 milliards de dollars (environ 559 milliards d’euros) de réserves en devises de la banque centrale pour envahir l’Ukraine et défendre le rouble.

Déconnecter les banques russes du système financier international les empêchera d’effectuer la plupart de leurs transactions financières mondiales et bloquera les importations et les exportations russes, était-il ajouté dans le communiqué. Ursula von der Leyen a précisé que les alliés empêcheraient la Russie d’utiliser « son trésor de guerre » en paralysant les avoirs de la banque centrale russe, gelant ainsi ses transactions et la mettant dans l’impossibilité de liquider ses avoirs.

Les banques russes qui seront retirées du réseau interbancaire international SWIFT n’étaient pas immédiatement connues, mais Ursula von der Leyen a indiqué que celles qui se verraient frappées de sanctions seraient « (déconnectées) du système financier international » et que « leur capacité d’agir globalement s’en (trouverait) affaiblie ». Un responsable américain a déclaré que les États-Unis et leurs alliés achevaient la liste des banques qui seraient retirées du réseau SWIFT, ajoutant que les banques qui seraient envisagées en premier étaient celles se trouvant déjà sous le coup de sanctions américaines et européennes. Ces mesures devraient affecter sensiblement les capacités de la Russie à financer sa guerre contre l’Ukraine, a indiqué Ursula von der Leyen.

Les sanctions prévoient également la fin des « passeports dorés » délivrés aux riches ressortissants russes et à leurs familles, qui les utilisent pour obtenir la résidence dans les pays occidentaux et accéder à leurs systèmes financiers. Le réseau interbancaire international SWIFT permet d’envoyer les messages servant à initier les paiements internationaux. Le réseau est l’un des principaux mécanismes utilisés pour financer le commerce international. Chaque année, des milliers de milliards de dollars sont transférés en utilisant le système SWIFT.

Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne se réuniront dimanche soir pour discuter de sanctions supplémentaires.

 Reuters

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