L’Union européenne a pris ce dimanche des mesures inédites pour soutenir l’Ukraine, tandis que le G7 n’a pas exclu de nouvelles sanctions contre la Russie.
L’Union européenne va financer l’achat et la livraison d’armes à l’Ukraine, a annoncé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen dimanche. C’est la première fois que l’UE prend une telle décision.
L’Union européenne va proposer aux Vingt-Sept d’utiliser une ligne de financement d’urgence de l’UE « pour fournir aux forces ukrainiennes des armes létales, ainsi que du carburant, des équipements de protection et des fournitures médicales », mettant fin au « tabou voulant que l’Union ne fournisse pas d’armes à des belligérants », a précisé le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. « Nous renforçons notre soutien à l’Ukraine. Pour la première fois, l’UE financera l’achat et la livraison d’armes et d’équipements à un pays attaqué. Nous renforçons également nos sanctions contre le Kremlin », selon une déclaration de von der Leyen diffusée sur Twitter.
We are stepping up our support for Ukraine.
For the first time, the EU will finance the purchase and delivery of weapons and equipment to a country under attack.
We are also strengthening our sanctions against the Kremlin.
https://t.co/qEBICNxYa1— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) February 27, 2022
«Un accord a été trouvé pour fournir des armements à l’armée ukrainienne pour une valeur de 450 millions et des équipements de protection et du carburant pour 50 millions. Tout cela sera couvert par notre Facilité de paix et notre fonds intergouvernemental. C’est la première fois dans l’histoire que nous allons le faire», a précisé Josep Borrell à l’issue d’une réunion en visio-conférence des ministres des Affaires étrangères de l’UE. «Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a dit avoir besoin d’avions que les Ukrainiens peuvent piloter. Certains états membre disposent de ce genre d’avions et nous allons les fournir avec d’autres armements nécessaires à une guerre».
Les ministres européens des Affaires étrangères se sont aussi entendus, en accord avec les puissances du G7, pour bloquer les transactions de la Banque centrale russe. «Plus de la moitié des réserves de la Banque centrale vont être paralysées parce qu’elles sont conservées dans des établissements des pays du G7», a détaillé Josep Borrell.
Des médias russes bannis
Ursula von der Leyen a indiqué que l’UE allait aussi fermer l’espace aérien européen aux avions appartenant à des Russes, enregistrés en Russie ou contrôlés par des Russes. De nombreux pays européens avaient déjà annoncé la fermeture de leur espace aérien aux avions russes dans la journée.
En outre, les médias d’Etat russes Sputnik et Russia Today vont être bannis de l’Union européenne, ainsi que leurs filiales, a annoncé dimanche la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. L’objectif est « d’interdire la machine médiatique du Kremlin », selon un message diffusé sur Twitter. Ces médias « ne pourront plus diffuser leurs mensonges pour justifier la guerre de Poutine », a dit von der Leyen. « Nous développons des outils pour interdire leur désinformation toxique et nuisible en Europe. »
Le G7 n’acceptera « aucun changement de statut »
Les pays du G7 ont par ailleurs annoncé soir être prêts à adopter de nouvelles sanctions contre la Russie, après celles déjà annoncées cette semaine, si elle « ne met pas un terme à sa guerre d’agression contre l’Ukraine ».
Lors d’une réunion en visioconférence des chefs de la diplomatie des Etats-Unis, de l’Allemagne, de la France, du Japon, du Canada, de l’Italie et de la Grande-Bretagne, le forum des pays industrialisés a exhorté Moscou « à mettre un terme immédiatement aux attaques contre l’Ukraine, sa population civile et ses infrastructures civiles, et à retirer sans délai ses troupes » du pays, selon un communiqué diffusé par la présidence allemande du G7. Les sept pays ont aussi prévenu qu’ils ne reconnaîtraient aucun « changement de statut » en Ukraine par la force, autrement dit de nouveaux territoires qui pourraient être annexés.
Samedi, les pays occidentaux ont déjà durci fortement leurs sanctions financières à l’égard de Moscou, en excluant plusieurs banques russes de la plateforme interbancaire internationale Swift, un rouage essentiel de la finance mondiale, ce qui devrait compliquer fortement le commerce russe. Ils ont aussi pris des mesures visant à empêcher la banque centrale russe de soutenir la monnaie nationale, le rouble, en limitant ses accès aux marchés internationaux des capitaux.
A cette occasion, les sept Etats du G7 se sont aussi concertés sur l’aide humanitaire à apporter à l’Ukraine, que les différents pays annoncent les uns après les autres. Une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation humanitaire dans ce pays est prévue lundi.
lesoir