Plus de 65% des Biélorusses ont voté pour les amendements constitutionnels proposés par les autorités biélorusses pour renforcer les pouvoirs d’Alexandre Loukachenko. N’ayant pas pu voter, les Biélorusses de l’étranger ont choisi de manifester contre ce scrutin.
Les citoyens biélorusses étaient appelés dimanche à se prononcer sur une liste d’amendements visant à renforcer les pouvoirs du président Loukachenko. 65% ont voté pour et 10,07% ont voté contre, selon le président de la Commission électorale centrale bélarusse, Igor Karpenko, cité par les agences de presse russes.
Parmi les amendements proposés, on retrouve notamment l’immunité judiciaire à vie pour les anciens présidents ou encore l’introduction d’une limite de deux mandats présidentiels pour les successeurs de Loukachenko, laissant ainsi la possibilité au président de rester à la tête du pays jusqu’en 2035.
L’un des amendements proposés supprime l’obligation pour la Biélorussie de rester une « zone sans nucléaire », remplacé par un article « excluant l’agression militaire depuis le territoire » biélorusse.
« Il a laissé les Russes occuper notre pays et se battre depuis chez nous »
Les Biélorusses de l’étranger, qui n’ont pas pu se prononcer sur cette réforme constitutionnelle, ont décidé de manifester dimanche contre le scrutin et contre le fait qu’ils se retrouvent pris en tenaille entre l’Ukraine et la Russie, qui a lancé le 24 février une offensive militaire contre son voisin, en passant notamment par le territoire biélorusse.
Réunis sur la place Lukiskiu, une place très symbolique de la capitale lituanienne, les Biélorusses ont trouvé un moyen original de voter contre ce référendum qui veut imposer Loukachenko jusqu’en 2035 à la tête du pays.
Veronika arpente la place avec un canevas, une aiguille et du fil rouge. « Les gens brodent sur le tissu au point de croix, un point est contre le référendum, l’autre contre les dictateurs », explique t-elle au micro de notre correspondante, Marielle Vitureau.
En Biélorussie, la broderie a toujours été un moyen de s’exprimer au fil du temps, même au XXIe siècle. Veronika se désole de la situation dans laquelle Alexandre Loukachenko a précipité son pays. « Il a laissé les Russes occuper notre pays et se battre depuis chez nous. Et maintenant il va envoyer les soldats biélorusses se battre contre l’Ukraine. C’est totalement insensé », poursuit-elle.
Devant le consulat de Biélorussie, toujours ouvert, les slogans contre Poutine sont rageurs. Yahor, arrivé avec sa femme depuis quelques mois à Vilnius, ne veut pas se laisser démoraliser. « Je me sers des réseaux sociaux pour faire passer des informations, car dans ma ville natale, les gens sont privés de véritables informations sur ce qui passe en Ukraine », explique-t-il.
Dans une conférence de presse, Svetlana Tikhanovskaïa, l’opposante réfugiée à Vilnius, a appelé à continuer la lutte.
L’opposante biélorusse Svetlana Tikhanovskaïa à Vilnius, en Lituanie, le 27 février.
1 Commentaire