Moins de 24 heures pour changer d’avis: sous la pression, le Comité international paralympique (CIP) a finalement décidé d’exclure les sportifs russes et bélarusses des Jeux d’hiver qui démarrent vendredi à Pékin.
Saisi à la suite de l’invasion russe en Ukraine à laquelle collabore le Belarus, le CIP avait annoncé mercredi que ces sportifs pourraient participer aux Jeux sous bannière neutre, une décision contestée dans plusieurs pays.
Dans un communiqué, le CIP a justifié son revirement par le fait que « des équipes et des athlètes menacent à présent de ne pas participer, compromettant les chances de réussite des Jeux paralympiques d’hiver de Pékin 2022 ».
« La situation dans le village des athlètes se détériore et garantir leur sécurité est devenu impossible », a ajouté le Comité, à la veille de la cérémonie d’ouverture des Jeux, qui se déroulent dans la capitale chinoise jusqu’au 13 mars.
Lors d’une conférence de presse, le président du CIP, Andrew Parsons, a tenu à s’adresser aux 83 athlètes des deux pays concernés.
« Nous sommes désolés que vous soyez concernés par les décisions que vos gouvernements ont pris la semaine dernière », a-t-il déclaré, en référence à l’offensive déclenchée par Moscou en Ukraine, avec la coopération du Belarus. « Vous êtes les victimes des actes de vos gouvernements. »
Mercredi, sa décision initiale de laisser les deux pays concourir avait été vivement critiquée.
« Le fait de ne pas exclure ces deux délégations est incompréhensible », avait déploré le président de la Fédération allemande des sports paralympiques, Friedhelm-Julius Beucher.
« On argumente en fonction de règles, pendant qu’en Ukraine on tue sans aucune règle. Cette décision envoie un signal totalement mauvais », avait-il ajouté.
« Pénible »
Le chef de mission de la Fédération paralympique allemande, Karl Quade, avait ajouté depuis Pékin: « Le plus pénible pour moi, ça a été d’entendre l’explosion de joie dans le pavillon des Russes à côté du nôtre lorsque Parsons a annoncé la décision. »
M. Parsons avait expliqué que les statuts du CIP ne permettaient pas à l’organisation d’exclure ces athlètes. En tout cas pas avant l’organisation d’une assemblée générale prévue plus tard cette année.
Il avait ainsi exhorté les participants aux Jeux paralympiques à traiter les « sportifs neutres (russes et bélarusses) comme ils le feraient avec tout autre sportif ». « Contrairement à leurs gouvernements respectifs, ces athlètes et officiels ne sont pas des agresseurs », avait-il souligné.
De son côté, l’équipe d’Ukraine est arrivée à Pékin mercredi.
Lors de l’édition 2018 à Pyeongchang, les Ukrainiens s’étaient illustrés avec plusieurs podiums en ski et en biathlon. La délégation avait décroché 22 médailles (dont 7 en or) et terminé sixième au classement des nations.
A la suite de l’invasion russe en Ukraine, le Comité international olympique (CIO) a accusé la Russie d’avoir brisé la trêve olympique. Il a exhorté lundi les fédérations à bannir de toutes les compétitions les Russes mais aussi les Bélarusses.
La Fédération internationale de football (Fifa) a ainsi exclu la Russie de la Coupe du monde 2022. Et de nombreuses fédérations (athlétisme, patinage, rugby, boxe, natation) ont annoncé des mesures d’exclusion visant les sportifs russes et bélarusses.
Avant l’exclusion de la Russie et du Belarus, les Paralympiques-2022 devaient réunir quelque 650 sportifs, qui s’affronteront dans six sports (biathlon, curling en fauteuil roulant, hockey sur luge, ski alpin, ski de fond et snowboard). La cérémonie d’ouverture doit avoir lieu vendredi.
Comme lors des JO, le rendez-vous sportif se déroulera dans une bulle sanitaire pour éviter toute fuite du coronavirus ailleurs en Chine.
AFP
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