Avec l’invasion russe en Ukraine, la Légion étrangère fait face à une situation pour le moins compliquée. Dans un message public adressé à ses troupes ce lundi, le général Lardet – commandant de cette unité d’élite de l’armée française – composée d’étrangers à 90% – reconnaît le « tiraillement » et l’inquiétude que les engagés peuvent ressentir. Sur ses plus de 9000 hommes, 710 soldats sont d’origine ukrainienne et 450 d’origine russe.
Quatorze de ces légionnaires ukrainiens ont été interpellés ce lundi à Paris dans un bus partant pour la Pologne, dans lequel d’autres passagers partaient vraisemblablement combattre en Ukraine, a-t-on appris de sources militaires. Ils n’avaient avec eux ni arme ni équipement prohibé.
Neuf bénéficiaient d’une permission classique qui ne leur permettait toutefois pas de quitter le territoire. Ils ne seront pas punis « car le nouveau régime de permission leur avait été mal transmis ». Les cinq autres se trouvaient en situation d' »absence irrégulière », a précisé le général Alain Lardet, le commandant de la Légion étrangère.
Eux ont commis « une faute lourde contre le code d’honneur des légionnaires » et seront « sanctionnés par des jours d’arrêt ».
Des permissions pour « mettre leurs proches à l’abri »
Dans ce contexte, une mesure inédite a été prise. Le général Lardet a annoncé que les soldats « concernés par le conflit » pourront bénéficier, « sur autorisation », de 15 jours de permission à titre exceptionnel pour se rendre « dans des pays limitrophes de la Russie et de l’Ukraine et y mettre leurs proches à l’abri ».
La Légion s’engage aussi à les aider à accueillir leur famille. Dès l’annonce de ce dispositif, 25 permissions exceptionnelles ont été accordées, « beaucoup d’autres » sont à venir.
« La Légion ne demande en aucun cas de renier sa patrie d’origine, encore moins de la combattre », insiste-t-il. Mais il réfute les rumeurs laissant penser que l’unité autorise ses légionnaires à rejoindre le front et encore moins avec leurs équipements.
« La Légion ne décide les causes à combattre aussi belles qu’elles puissent être. (…) Votre patrie d’origine saigne et souffre, vos familles sont frappées par cette guerre », déclare le général Lardet dans une vidéo diffusée sur Youtube. Il rappelle « Qui sait si demain votre unité ne sera pas engagée? Où serez-vous? Vous manquerez alors à votre binôme, frère d’arme et à tout légionnaire ».
25 déserteurs avec qui la Légion « a coupé les ponts »
Lors d’un point presse le 3 mars, Hervé Grandjean, porte-parole du ministère des Armées a abordé ce sujet.
« Un militaire français ne sert qu’un pays, la France. Il n’est pas possible à un militaire français de s’engager sur un théâtre d’opération où la France n’est pas partie. Un militaire français ne choisit pas ses combats, ni les conflits sur lesquels il intervient. C’est une position extrêmement claire », a rappelé Hervé Grandjean.
À ce jour, le corps d’élite reconnait néanmoins la désertion de 25 légionnaires d’origine ukrainienne depuis une semaine, dont la moitié pour combattre les Russes.
Selon le Code de justice militaire, « le fait pour tout militaire de déserter à l’étranger en temps de paix est puni de cinq ans d’emprisonnement ». « S’il est officier, il encourt une peine de dix ans d’emprisonnement. Toutefois, lorsque le militaire déserte à l’étranger et se maintient ou revient sur le territoire de la République, la peine d’emprisonnement encourue est réduite à trois ans. »
Mais pour le général Lardet, « la Légion a coupé les ponts » avec les hommes concernés. « Ils s’engagent pour une cause que je ne juge pas. »
bmftv
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