Au moins trente personnes ont été tuées dans un attentat dans une mosquée chiite de Peshawar, dans le Nord-Ouest du Pakistan, lors de la prière du vendredi, a-t-on appris de source hospitalière.
“Je peux confirmer qu’au moins trente personnes sont mortes et 56 autres sont blessées”, a déclaré à l’AFP Muhammad Asim Khan, porte-parole de l’hôpital Lady Reading de Peshawar.
La mosquée, fréquentée par des chiites, est située dans une rue étroite dans le quartier de Kocha Risaldar, près de l’historique bazar Qissa Khwani. L’explosion est survenue quelques minutes avant le début de la prière.
“J’étais juste en dehors de la mosquée, quand j’ai vu un homme tirer sur deux policiers avant d’entrer dans la mosquée. Quelques secondes plus tard, j’ai entendu un grand bang”, a raconté à l’AFP un témoin, Zahid Khan.
Shiraz Ali, un habitant de Peshawar, a déclaré à l’AFP qu’il venait pour la grande prière hebdomadaire, quand il a “vu un homme habillé en noir tirer sur un policier puis entrer dans la mosquée”. Le journaliste de l’AFP a vu des corps démembrés sur les lieux.
Peshawar, située à une cinquantaine de kilomètres de la frontière avec l’Afghanistan, avait été ravagée par des attentats quasi quotidiens pendant la première moitié des années 2010, mais la sécurité s’y était grandement améliorée ces dernières années.
Le Pakistan est confronté depuis quelques semaines au retour en force du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), les talibans pakistanais, galvanisés par l’arrivée au pouvoir des talibans en août en Afghanistan.
Le TTP, un mouvement distinct de celui des nouveaux dirigeants afghans mais qui partage avec lui des racines communes, a revendiqué plusieurs attaques depuis le début de l’année, dont une contre un poste de contrôle de la police à Islamabad, au cours de laquelle un policier a été tué et deux blessés.
Les chiites au Pakistan ont aussi par le passé été visés par le groupe Etat islamique. Sa branche régionale, l’État islamique-Khorasan (EI-K), a revendiqué de nombreuses attaques dans le pays ces dernières années, comme l’assassinat au début 2021 de dix mineurs hazaras, ethnie de confession chiite, dans la province du Baloutchistan.
Sud-Ouest