Gabon: toujours beaucoup de réactions après l’incarcération du syndicaliste Jean Remy Yama

Jean Remy Yama est en prison depuis le 2 mars 2022. Le président de Dynamique unitaire, la plus grande coalition des syndicats des fonctionnaires gabonais, est accusé d’escroquerie et abus de confiance. Quatre de ses collègues ont porté plainte contre lui pour n’avoir pas reçu les maisons pour lesquelles ils avaient versé de l’argent à la SCI Serpentin, société créée pour construire des logements de fonction, et cogérée par Jean Remy Yama. Les syndicats, la société civile et même l’opposition exigent unanimement la libération immédiate et sans conditions du syndicaliste.

Sur sa page Facebook, l’opposant Jean Ping doute des motifs qui ont conduit Jean Remy Yama en prison. « N’importe quel motif sera trouvé pour faire tomber sur lui l’épée de Damoclès que le régime (…) fait planer sur la tête de chaque Gabonais », a-t-il écrit avant de conclure « le leader syndical doit retrouver sa liberté. »

Étonnement
Le Rassemblement pour la Patrie et la modernité (RPM) de l’opposant Alexandre Barro chambrier s’étonne que le président de Dynamique unitaire soit de nouveau poursuivi pour une affaire déjà classée sans suite par le même tribunal. « Le RPM tient pour responsable le pouvoir, en cas d’aggravation de son état de santé », conclut le parti qui rappelle que le syndicaliste était arrêté à l’aéroport alors qu’il partait se soigner au Sénégal.

Pas une « affaire politique »
Le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) n’a pas souhaité « se prononcer sur une affaire en cours d’instruction ». Une source judiciaire confie qu’il ne s’agit pas « d’une affaire politique. Ce n’est pas la SCI Serpentin, personne morale qui aurait fait un autre usage de l’argent versé par les plaignants, mais bien Yama personne physique », conclut la source très proche du dossier.

rfi

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