Intraitable, hermétique, solidaire: la muraille érigée par les Bleus en défense vendredi soir à Cardiff les a conduits vers une victoire cruciale face au pays de Galles dans le Tournoi de six nations, lors d’un match indécis jusqu’au bout.
Le XV de France a marqué le seul essai du match à la 9e minute par Anthony Jelonch et assuré le reste de ses points grâce à Melvyn Jaminet devant les perches, avec une ultime pénalité réussie à la 47e minute (score final 13-9).
Les Gallois, par la botte de leur ouvreur au pied ciselé Dan Biggar, ont quand à eux inscrit trois pénalités en première période.
Puis, plus rien. Aucun point de marqué pendant plus de 30 minutes. Pas même un drop malgré une tentative de Romain Ntamack à la 66e minute. Pour la première fois depuis l’arrivée de Fabien Galthié aux commandes, les Bleus n’ont donc pas concédé le moindre essai. La dernière performance en la matière remontait à la Coupe du monde 2019 au Japon, lors d’un succès en poule contre les États-Unis (33-9).
On s’attendait pourtant à ce que le XV du Poireau, comme depuis le début de la compétition, marque plus de la moitié (51%) de ses points dans les vingt dernières minutes.
Mais vendredi soir, les Gallois ont fait chou blanc, échouant à plusieurs reprises, malgré de nombreuses offensives en deuxième période, face au rideau de fer des Bleus.
Résultat: pas un essai inscrit pour l’équipe de Wayne Pivac. Dans le Tournoi, le stade de Cardiff n’avait pas connu une telle stérilité de son équipe nationale depuis 13 ans.
« C’était important pour nous, avec quatre points d’avance, de ne pas lâcher en défense et de ne pas nous exposer. Au niveau du caractère, c’était top. On a eu une grosse défense ce soir, c’est ça qui nous permet de l’emporter ici », a déclaré après la rencontre le troisième ligne français François Cros.
« L’équipe n’a rien lâché même si on a été vraiment en difficulté les trois-quarts du temps. On a montré qu’en défense, on était solide », a renchéri Ntamack.
Grand Chelem en vue
Les chiffres sont là: les Bleus ont effectué 122 plaquages, contre 117 pour leurs adversaires, et n’en ont raté que 9 (14 pour les Gallois).
Discipline de fer (8 pénalités concédées vendredi soir) et stratégie défensive: tel est le secret des Bleus de l’ère Galthié, grâce à la contribution ô combien cruciale de l’entraîneur en charge de ce secteur, l’Anglais Shaun Edwards.
Avec sa théorie de la « rush defense » (agressivité et montées rapides vers l’adversaire en position d’attaque), le pays de Galles a remporté quatre titres dans le Tournoi, dont trois avec le Grand Chelem à la clé (2008, 2012 et 2019).
Alors certes, le match n’était pas aussi « beau » à regarder que les trois précédents des Bleus auréolés de victoires, durant lesquelles treize essais ont été inscrits. Mais après ce succès étriqué, les Français ne feront pas la fine bouche, sachant qu’ils ne sont plus qu’à une victoire de leur premier Grand Chelem depuis 2010.
« sang-froid »
« L’important, c’est de gagner, différemment sûrement, on est d’accord, mais le quatrième match est le plus dur », a admis quant à lui Fabien Galthié, qui n’a pas digéré les deux deuxièmes places de ses Bleus dans le Tournoi en 2020 et 2021.
« On a su rester dans notre stratégie, on n’a pas perdu notre sang-froid et c’était l’important pour pouvoir gagner », a résumé Antoine Dupont, l’un des symboles de cette équipe à l’état d’esprit conquérant, hyper-concentrée sur un objectif: réussir le Grand Chelem, puis le Mondial-2023 à domicile.
« C’est à partir de maintenant qu’on peut se permettre d’en parler, ça va être sur toutes les lèvres cette semaine mais il faut qu’on se concentre pour gagner ce match contre l’Angleterre, et ce qui en découlera, on le sait tous », a-t-il ajouté.
Il sera bien temps de savourer après.
AFP
1 Commentaire