Face à l’envolée des prix du pétrole, accélérée encore par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le Premier ministre français Jean Castex a annoncé samedi une remise à la pompe de 15 centimes par litre de carburant à partir du 1er avril et pour 4 mois.
Face à l’envolée des prix du carburant, et à moins d’un mois de la présidentielle, le Premier ministre Jean Castex a annoncé une « remise à la pompe de 15 centimes par litre » de carburant, à partir du 1er avril et pendant quatre mois.
Cette mesure, qui coûtera environ deux milliards d’euros à l’État, concerne les ménages comme les entreprises et sera « valable sur tous les carburants », a précisé le Premier ministre dans une interview au journal Le Parisien.
Les prix de tous les carburants, et notamment du diesel, augmentent en continu depuis plus de deux mois, en France comme dans le reste de l’Europe et ailleurs, en faisant l’un des sujets importants de la campagne électorale, avec l’inflation en général. La hausse a été causée par une production de pétrole qui n’arrive pas à suivre le rythme de la forte reprise économique mondiale, et qui a été encore accélérée par l’invasion russe de l’Ukraine.
En France, en moyenne, le litre de gazole valait 1,8831 euro la première semaine de mars, mais les prix dépassent aujourd’hui largement 2 euros dans de très nombreuses stations-services.
La remise s’effectuera au moment du paiement, en caisse ou par carte bancaire à la pompe, et ne sera donc pas visible d’emblée sur les prix affichés, a détaillé le chef du gouvernement.
Si l’État « remboursera » ensuite les distributeurs, Jean Castex les a appelés, tout comme les « pétroliers », à faire eux-mêmes « un geste complémentaire ».
« Comment les Français comprendraient qu’ils payent un plein de gasoil à 2 euros, pendant qu’au même moment les pétroliers dégagent toujours de gros bénéfices », s’est-il interrogé.
« Plan de résilience » attendu la semaine prochaine
L’annonce a fait réagir les prétendants à l’Élysée : insuffisante pour Marine Le Pen, pour qui « le gouvernement se moque de nous en baissant le prix de 15 centimes » dix jours avant le premier tour du 10 avril.
Le candidat communiste Fabien Roussel a demandé d’aller plus loin et de bloquer les prix à 1,70 euro le litre.
Point de clientélisme, s’est défendu Jean Castex: « Me voyez-vous leur dire ‘circulez, il n’y a rien à voir !’ parce qu’il y a une élection dans moins de trente jours? Ce n’est pas ma conception de ma responsabilité ».
Matignon réexaminera la mesure en cas de chute des prix, un scénario cependant « peu probable » étant donné que les cours du pétrole étaient déjà élevés avant la crise russo-ukrainienne, selon un porte-parole.
Jean Castex doit en outre dévoiler la semaine prochaine « un plan de résilience » économique et social face aux conséquences de la guerre, qui complètera cette mesure de remise.
Il a aussi promis pour les professionnels « des mesures permettant un abaissement de leurs charges sociales et portuaires ».
AFP
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