Après avoir fléchi en 2020 à cause de l’épidémie de Covid-19, les projets sont repartis en hausse, dépassant même le précédent record de 2019, selon Business France.
La France a enregistré en 2021 un nombre record de projets d’investissements étrangers, a annoncé dimanche 13 mars l’agence gouvernementale Business France, soulignant l’attractivité du pays à quelques semaines de l’élection présidentielle. Durant son quinquennat, Emmanuel Macron a régulièrement reçu des patrons étrangers lors des sommets «Choose France» pour vanter les attraits de la France comme site d’implantation, mettant jusqu’en 2020 l’accent sur les réformes du marché du travail et la baisse de la fiscalité sur les entreprises, et plus récemment sur les plans France Relance et France 2030 pour réindustrialiser le territoire et favoriser l’innovation.
Après avoir connu un fléchissement en 2020 à cause de la pandémie, les projets d’investissements étrangers ont rebondi en 2021 au-dessus du niveau de 2019, qui était déjà une année record, selon le bilan de Business France, qui est chargée de promouvoir le site France à l’étranger. Au total, ce sont 1607 sites nouveaux, repris ou étendus qui ont permis de créer ou de maintenir quelque 45.000 emplois. Parmi eux se trouvent 460 projets industriels, pesant 34% des emplois induits.
Un «thermomètre» de la santé économique
«On a une progression à la fois en nombre de projets et en nombre d’emplois de 50% en cinq ans», a relevé le directeur général de Business France, Christophe Lecourtier dans un entretien à l’AFP. Il a précisé que les emplois maintenus correspondaient à des rachats d’entreprises existantes par des investisseurs étrangers. «L’attractivité, c’est le thermomètre de la bonne santé économique du pays», a affirmé de son côté aux Échos le ministre du Commerce extérieur et de l’Attractivité, Franck Riester. Face au déficit commercial record enregistré par la France en 2021, celui-ci voit dans la hausse des investissements étrangers un «motif d’espoir» pour «regagner du terrain à l’exportation et sur la production nationale de biens qui sont aujourd’hui importés».
L’Allemagne a été en 2021 le premier investisseur étranger en France en nombre de projets, avec 297 projets, soit 18% du total et aussi 18% des emplois créés, devant les États-Unis avec 247 projets, mais ceux-ci la dépassent en termes d’emplois, avec plus de 10.000 postes à la clé, soit 22% du total. Malgré le Brexit, le Royaume-Uni est à la troisième place avec 151 projets, soit 9% du total des projets et aussi des emplois. À la quatrième place se trouve la Belgique et à la cinquième les Pays-Bas, si bien que les Européens se classent dans leur ensemble comme les premiers investisseurs étrangers en France.
Le classement établi par Business France ne tient pas compte des montants investis, car les projets sont réalisés sur des temps plus ou moins longs, a précisé Christophe Lecourtier. «On défend bien notre maillot jaune», a-t-il estimé en référence au baromètre publié chaque année par le cabinet EY qui a classé la France comme première destination des investissements étrangers en Europe pour les années 2019 et 2020, et devrait publier son prochain classement en mai ou en juin.
Développement des projets industriels
Le directeur général de Business France a souligné que bon nombre de projets étaient en lien avec les axes de développement définis par les plans France Relance et France 2030, qui ont notamment «mis en valeur l’industrie en général, la santé, la voiture électrique, les énergies renouvelables». Plus de 300 entreprises étrangères figurent ainsi parmi les lauréats des appels à projet de France Relance, avec au moins 4.000 emplois à la clé. En janvier, Emmanuel Macron avait de son côté annoncé 21 investissements étrangers pour un montant de quatre milliards d’euros qui devraient permettre de créer plus de 10.000 emplois.
Si les nouvelles implantations comptent en 2021 pour la moitié (51%) des projets recensés par Business France, les extensions «représentent 44% des projets et près de la moitié des emplois», selon l’agence qui y voit «un signe de la confiance renouvelée des entreprises étrangères ayant déjà investi en France».
Concernant les projets industriels, les extensions de sites existants sont très largement majoritaires, avec 83% du total. «On note une forte croissance des projets industriels» parmi lesquels les entreprises allemandes sont fortement représentées alors que les investissements américains se font plus souvent dans des services, plus intensifs en main-d’œuvre, comme les entrepôts d’Amazon, relève encore Christophe Lecourtier.
lefigaro
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