Le candidat de la France insoumise propose « à chaque conscience de gauche » d’éviter une nouvelle qualification de l’extrême droite.
Plus qu’un vote utile, ou “efficace”, un vote pour la santé politique du pays. Voilà en creux ce que propose Jean-Luc Mélenchon dans une interview fleuve accordée au JDD ce dimanche 13 mars. S’estimant “sur le pas de la porte du second tour”, le candidat de la France insoumise considère que sa qualification contribuerait à apaiser les débats qui traversent société, à la condition qu’il se retrouve face à Emmanuel Macron.
“Un tel second tour purifierait l’atmosphère! Mieux vaut discuter de savoir si la retraite est à 65 ou à 60 ans, plutôt que du venin intellectuel que répand l’extrême droite pour savoir si les problèmes de sécurité dans les quartiers dépendent de la religion de ceux qui s’y trouvent”, affirme à l’hebdomadaire le député des Bouches-du-Rhône, qui insiste: “un second tour Mélenchon-Macron, ça change tout!”. Raison pour laquelle il appelle “chaque conscience de gauche, progressiste, humaniste” à se porter sur sa candidature: “chacun est personnellement responsable du résultat”.
Un argumentaire également rodé par son équipe. “Est-ce que vous voulez un 2e tour où on parle de retraite à 60 ans, d’augmenter le SMIC, les salaires, ou un 2e tour entre l’extrême droite et Macron? Pour cela il faut utiliser le bulletin de vote Mélenchon”, a renchéri sur RMC ce dimanche son directeur de campagne, Manuel Bompard.
🗣️💬 "Est-ce que vous voulez un 2e tour où on parle de retraite à 60 ans, d'augmenter le SMIC, les salaires, ou un 2e tour entre l'extrême droite et Macron? Pour cela il faut utiliser le bulletin de vote Mélenchon."
L'appel de @mbompard aux électeurs de gauche. #MatinaleWERMC pic.twitter.com/gVOPyutAGB
— RMC (@RMCInfo) March 13, 2022
Riposte
Ce discours est également conçu comme une réponse à ceux qui, à gauche, critiquent sa candidature ou pointent sa défaite annoncée en cas de duel face à Emmanuel Macron. “Je demande aux gens qui tendent les relations à gauche de réfléchir. Face à Emmanuel Macron au second tour, c’est moi ou l’extrême droite. On ne pourra pas avoir de débat sur l’augmentation du SMIC, la retraite à 60 ans ou l’école. Un second tour entre Emmanuel Macron et moi, ça sera quand même autre chose: on parlera des choses qui intéressent les Français”, disait-il le 10 février lors d’une conférence de presse.
Une façon de faire (sans l’expliciter) de ses plus virulents détracteurs de gauche des complices tacites de l’extrême droite, puisqu’en affaiblissant ses chances, ils favoriseraient de facto les hypothèses Zemmour ou Le Pen. Mais avant d’en arriver au second tour, il reste encore du chemin à parcourir pour Jean-Luc Mélenchon. Si l’insoumis observe effectivement une dynamique positive, il reste toujours distancé de plus de cinq points par Marine Le Pen.
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