Johnson dans la tourmente pour ses liens avec un milliardaire russe

Le Premier ministre britannique aurait ignoré les avertissements des services de sécurité concernant la nomination en tant que Lord de son ami Evgeni Lebedev.

Alors que le contexte international a fait oublié les ennuis de Boris Johnson concernant ses fêtes organisées pendant les confinements, une affaire le poursuit. Le Premier ministre britannique est appelé à répondre à de “sérieuses questions” concernant la nomination en tant que Lord d’un magnat russe de la presse, après de nouvelles révélations dans les médias ce dimanche 13 mars.

L’invasion russe en Ukraine a relancé les questions autour de la nomination en tant que Lord à vie d’Evgeni Lebedev, fils du milliardaire russe Alexandre Lebedev, à la chambre haute du Parlement britannique en 2020.

Dimanche, le journal britannique The Sunday Times a rapporté que les services de renseignements extérieurs avaient exprimé il y a deux ans leurs inquiétudes quant à une telle nomination mais que Boris Johnson avait ignoré ses réticences. Le Premier ministre britannique nie.

Lebedev et Johnson amis depuis 2008
“Au regard des révélations d’aujourd’hui, je pense que le Premier ministre à de sérieuses questions auxquelles répondre: que savait-il? et est-il passé par dessus de conseils sécuritaires?”, a affirmé le chef de l’opposition britannique Keir Starmer dimanche sur la chaîne Sky News.

Parmi les accusations, un tweet du magnat des médias concernant l’empoisonnement d’Alexander Litvinenko, dissident russe mort en 2006. D’après le Guardian, Lebedev aurait partagé un article du Daily Mail remettant en cause l’implication de la Russie dans ce meurtre. “Est-ce que Litvinenko a été tué par le MI6 (services secrets britanniques, NDLR)?… C’est plus probable que la croyance générale sur un lien avec Poutine”, aurait-il écrit.

Le Premier ministre et Evgeny Lebedev sont amis depuis que M. Johnson est devenu maire de Londres en 2008. Les interrogations concernant leur relation portent en particulier sur la participation en avril 2018 de Boris Johnson, alors ministre des Affaires étrangères, à une fête dans une villa de Evgeny Lebedev en Italie sans dispositif de sécurité.

S’exprimant sur Sky News dimanche, le ministre Michael Gove a défendu Evgeny Lebedev. “À aucun moment quelqu’un ne m’a dit qu’il serait inapproprié de le rencontrer ou de lui parler”, a-t-il affirmé. Pourtant, d’après la presse britannique, les inquiétudes concernant le magnat russe daterait de 2013.

“Pas une sorte d’agent de la Russie”
Dans une tribune vendredi dans son quotidien gratuit, Evgeny Lebedev s’est dit “fier” d’être citoyen britannique, estimant qu’il était “crucial de ne pas tomber dans la russophobie”. Il est en effet arrivé à l’âge de 8 ans au Royaume-Uni, lorsque son père a commencé à travailler à l’ambassade soviétique à Londres, précise la BBC. Evgeny Lebedev possède les nationalités russe et anglaise.

“Je ne suis pas un risque pour la sécurité de ce pays, que j’aime”, a-t-il écrit, poursuivant que si son père a été dans un passé lointain un agent du renseignement du KGB, lui n’est “pas une sorte d’agent de la Russie”.

En témoigne selon lui la couverture de l’invasion russe par son journal, qui a appelé la semaine dernière le président russe Vladimir Poutine à retirer ses troupes.

Boris Johnson, sous pression d’appels à révéler l’ampleur des dons russes au profit de son parti conservateur, a sanctionné sept oligarques proches de Poutine, parmi lesquels le propriétaire du club de foot de Chelsea, Roman Abramovich.

Avoir un nom russe ou la nationalité “ne fait pas automatiquement de quelqu’un un ennemi de l’État”, a fait valoir Evgeny Lebedev, “il est crucial de ne pas tomber dans la russophobie”.

skynews

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