L’Hebdo des devises de l’Afrique (Avec AZA)

Le Kwanza angolais danse sur un baril de pétrole. Le Dinar libyen grippé. Le Naira mi-figue mi-raisin. Le Cédi dégringole. Le Rand fait le yoyo avec la FED. La livre égyptienne tractée par la croissance la plus rapide du siècle. Après avoir touché le fond, le Shilling kenyan creuse. Le Shilling ougandais se révolte. Le Shilling tanzanien mise sur la coopération. Voici les tendances des principales devises de l’Afrique présentées par AZA Finance, le plus important courtier non bancaire en devises en Afrique, avec un volume de transactions de plus de 1 milliard de dollars par an. À noter que AZA Finance s’est associée le 15 mars 2022 avec la plateforme de cryptomonnaies FTX pour développer le Web3 en Afrique.

Les monnaies pétrolières africaines divergent alors que le Kwanza domine le Dinar et le Naira
La flambée des prix du pétrole suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie a eu des effets divergents sur les monnaies des principaux producteurs de pétrole d’Afrique. L’Angola, troisième producteur de pétrole en Afrique, a vu sa monnaie, le Kwanza, bondir de près de 15 % par rapport au dollar au cours du dernier mois, ce qui en fait la monnaie la plus performante au monde. En revanche, la Libye — le deuxième producteur en importance — a vu le dinar chuter de 1,7 % au cours de la même période.

C’est en partie parce que la banque centrale achète des dollars, mais aussi parce que la production de pétrole a diminué après que les milices aient fermé deux champs de pétrole, dont le plus grand du pays, Sharara. Au Nigeria, le plus grand producteur de pétrole d’Afrique, le Naira ne s’est apprécié que marginalement par rapport à un creux record sur le marché non officiel. Depuis que la Banque centrale du Nigeria a mis fin aux ventes de devises aux points de vente du Bureau de Change du pays en juillet dernier, la hausse potentielle des recettes d’exportation de pétrole brut sur les réserves de la BCN ne se répercute plus sur le taux non officiel, qui est maintenant uniquement le reflet de la demande et de l’offre en dollars. L’impact sur l’économie réelle est plus mitigé : le Nigeria exporte du pétrole brut mais il importe le produit raffiné pour le carburant, créant des prix à l’importation plus élevés qui risquent d’accélérer l’inflation.

Dans l’ensemble, la chute des prix du pétrole à moins de 100 $ le baril cette semaine, par rapport à 123 $ plus tôt ce mois-ci, aidera à atténuer les pressions sur les taux de change pour la majeure partie de l’Afrique, en particulier dans les plus grands pays importateurs nets, comme le Kenya. Michael Nderitu
Chief Risk Officer, AZA.

L’inflation au Nigeria progresse tandis que la production de pétrole ralentit
Le Naira s’est apprécié légèrement par rapport au dollar sur le marché non officiel cette semaine, se négociant à 576,5 contre 577 à la clôture de la semaine dernière, toujours à une distance frappante du plus bas record de 580. La production de pétrole brut du Nigeria a chuté en février à 1,417 million de barils par jour, contre 1,427 million un mois plus tôt, ce qui a freiné les entrées de devises. La hausse des prix du gaz et des carburants liquides a entraîné une accélération de l’inflation, qui est passée de 15,6 % en janvier à 15,7 % le mois dernier. Nous nous attendons à ce que le Naira se maintienne autour de ces niveaux à court terme.

Le Cedi dégringole alors que les obligations attirent peu d’investisseurs
Le Cedi a atteint un nouveau record à la baisse par rapport au Dollar cette semaine, se négociant à 7,159 contre 7,084 à la clôture de la semaine dernière. Le contexte économique difficile du Ghana, où l’inflation a atteint un sommet de près de six ans, soit 15,7 % en février, a empêché la Banque du Ghana de vendre autant d’obligations que prévu lors de son enchère quinquennale à la fin de la semaine dernière. Les investisseurs ont acheté le 862 millions de Cedi sur le milliard de GHS offert, avec un taux d’intérêt de 20,75%, soit la limite supérieure des prévisions de prix. Nous nous attendons à ce que la pression sur le Cedi se poursuive au cours de la semaine à venir.

Le raffermissement du Rand est assujetti à la réaction à la hausse de la Fed
Le Rand s’est raffermi par rapport au Dollar cette semaine, passant de 15,05 à 14,99 la semaine dernière, alors que l’économie de l’Afrique du Sud se remettait plus rapidement que prévu des répercussions de la pandémie et du raffermissement des prix des produits de base. La Réserve fédérale américaine a relevé son taux d’intérêt de 0,25 % cette semaine, poussant sa fourchette cible entre 0,25 % et 0,5 %, la première hausse depuis 2018, conformément aux attentes du marché. La Réserve fédérale a également prévu que les taux devraient augmenter à près de 2 % d’ici la fin de l’année, soit un point de pourcentage de plus que prévu en décembre. La façon dont le marché digère le rythme du resserrement de la Fed dictera l’orientation du Rand par rapport au Dollar dans les prochains jours.

La croissance la plus rapide de ce siècle indique une hausse des taux en Égypte
La livre égyptienne était stable par rapport au Dollar cette semaine à 15,71. L’économie égyptienne a connu son taux de croissance sur six mois le plus rapide depuis le tournant du siècle, avec une croissance de 9 % entre juillet et décembre 2021. Cependant, l’impact de la guerre de la Russie en Ukraine, en particulier sur les prix mondiaux du blé, est susceptible d’affecter les perspectives économiques du pays. Selon Fitch Ratings, l’Égypte pourrait relever les taux d’intérêt la semaine prochaine et devrait peut-être demander l’aide du FMI pour atténuer les effets de la guerre, ce qui créerait de l’incertitude pour la Livre. Cependant, un accord entre l’Égypte et le Saudi Public Investment Fund cette semaine devrait contribuer à maintenir la devise stable à court terme. Murega Mungai, Trading Desk Manager, AZA.

Le déficit kenyan se creuse alors que le Shilling atteint un nouveau creux
Le Shilling a continué de faiblir par rapport au Dollar, atteignant un nouveau record de 114,40/115 cette semaine, contre 114,15 à la clôture de la semaine dernière, car la demande en dollars des importateurs de pétrole n’a pas été satisfaite par les entrées de devises provenant des exportations agricoles et des envois de fonds. La faiblesse du Shilling a porté le déficit de la balance des paiements du pays à 5,6 % du PIB en janvier, contre 4,3 % un an plus tôt. Le Kenya cherche à renforcer ses liens commerciaux avec l’Arabie saoudite et Oman, et des représentants des deux pays se sont réunis avec le Kenya cette semaine pour discuter des possibilités de commerce et d’investissement. Entre-temps, les réserves de change du pays sont passées de 7,9 milliards de dollars la semaine précédente à 8 milliards de dollars. Avec la hausse des prix du carburant et des produits de base qui augmente le coût de la vie, nous nous attendons à ce que la pression sur le Shilling se poursuive au cours de la semaine à venir.

Rétablissement peu probable du Shilling ougandais
Le Shilling s’est redressé par rapport au Dollar cette semaine, s’appréciant à 3580/3590 contre 3610/3620 à la clôture de la semaine dernière. Ce renforcement a été soutenu par l’augmentation des entrées des exportateurs de produits de base et des organisations non gouvernementales, qui ont surpassé la demande des importateurs pour le dollar. Pour ce qui est de l’avenir, nous nous attendons à ce que les contraintes de l’offre de produits de base alimentent les pressions inflationnistes, le Shilling étant soumis à de nouvelles pressions à court terme.

Accord tanzanien-kényan sur les obstacles au commerce
Le Shilling s’est légèrement affaibli par rapport au dollar cette semaine, passant de 2311/2321 à 2312/2322 à la fin de la semaine dernière. La Tanzanie et le Kenya sont convenus d’éliminer d’autres obstacles au commerce, y compris les retards dans la délivrance des permis d’importation pour les produits laitiers, les retards dans le dédouanement des marchandises et l’assouplissement d’autres procédures lourdes. Un assouplissement des restrictions commerciales entre les deux pays contribuera à stimuler la croissance économique et à améliorer les conditions de liquidité en Tanzanie. Nous nous attendons à ce que le Shilling soit stable au cours de la semaine à venir grâce au soutien des exportations agricoles. Terry Karanja, Treasury Associate, AZA.

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