Guerre en Ukraine : après l’horreur de Boutcha, la Russie se défend

A woman walks amid destroyed Russian tanks in Bucha, in the outskirts of Kyiv, Ukraine, Sunday, April 3, 2022. (AP Photo/Rodrigo Abd)

La Russie nie son implication. Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a déclaré ce lundi 4 avril que Moscou rejetait “catégoriquement toutes les accusations” liées à la découverte d’un grand nombre de cadavres à Boutcha, près de la capitale ukrainienne Kiev.

Alors que cette dernière accuse l’armée russe de ce massacre, Dmitri Peskov a assuré que les experts du ministère russe de la Défense avaient découvert des signes de “falsifications vidéo” et des “fakes” dans les images présentées par les autorités ukrainiennes.

“À en juger par ce que nous avons vu, on ne peut pas faire confiance à ces images vidéo”, a affirmé Dmitri Peskov, en assurant qu’il fallait “mettre sérieusement en doute cette information”. Il a appelé les dirigeants étrangers à ne pas avancer d’“accusations hâtives” à l’égard de Moscou et à ”écouter au moins les arguments russes”.

Moscou dénonce des “provocations haineuses”

“La Russie souhaite et réclame que cela fasse l’objet de discussions internationales”, a ajouté Dmitri Peskov. Elle a déjà annoncé avoir demandé pour lundi une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur les “provocations haineuses” commises selon elle par l’Ukraine à Boutcha.

De son côté, le patron du Comité d’enquête russe, Alexandre Bastrykine, a ordonné de “donner une évaluation judiciaire de la provocation de la part de l’Ukraine concernant le meurtre de civils à Boutcha”, a indiqué dans un communiqué cet organisme chargé des principales enquêtes pénales dans le pays.

“Afin de discréditer les militaires russes, le ministère de la Défense ukrainien a diffusé auprès des médias occidentaux des images tournées à Boutcha, dans la région de Kiev, comme preuve d’une tuerie de masse des civils”, accuse le communiqué.

Selon la même source, Alexandre Bastrykine a ordonné de prendre des “mesures exhaustives” pour identifier toutes les personnes impliquées et établir si elles doivent être poursuivies pour diffusion de “fausses informations” sur l’armée russe, un crime apparu dans le code pénal russe après l’offensive en Ukraine et passible de 15 ans de prison.

L’ONU “horrifiée”

Les morts civils de Boutcha, éparpillés dans la rue, parfois les mains liées derrière le dos et jetés dans des fosses communes, ont provoqué une condamnation quasi unanime de la communauté internationale.

La Haute-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU s’est déclarée “horrifiée”. “Les informations qui se font jour de cette zone et ailleurs soulèvent des questions graves et inquiétantes sur de possibles crimes de guerre et atteintes graves au droit international humanitaire et des violations graves des droits de l’homme”, a souligné Michelle Bachelet dans un communiqué, appelant aussi ”à préserver toutes les preuves”.

Après la diffusion de ces images, l’Union européenne discutait également ce lundi en “urgence” de nouvelles sanctions contre Moscou, réclamées notamment par la France et l’Allemagne, a indiqué le haut représentant de l’UE Josep Borrell.

L’armée russe était parvenue à Boutcha et dans la ville voisine d’Irpin, qui borde Kiev au nord-ouest, très rapidement après le début de l’invasion de l’Ukraine le 24 février. Dans les semaines qui ont suivi, les deux villes ont été le théâtre de féroces combats qui les ont en partie dévastées et fait fuir la plupart des habitants.

huffington

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