L’Arménie et l’Azerbaïdjan ont convenu de débuter la préparation de pourparlers de paix, après un regain detensions dans la région du Haut-Karabakh, a annoncé, jeudi, la diplomatie arménienne. La veille, le Premier ministre Nikol Pachinian s’était entretenu, à Bruxelles, avec le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev.
L’Arménie et l’Azerbaïdjan ont décidé de lancer les préparatifs pour les pourparlers de paix entre ces deux pays du Caucase, qui se sont affrontés en 2020 pour le contrôle de la région disputée du Haut-Karabakh, a indiqué, jeudi 7 avril, la diplomatie arménienne dans un communiqué.
Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, et le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, ont ordonné à leurs ministres des Affaires étrangères respectifs de « commencer les préparatifs aux pourparlers de paix entre les deux pays », lors d’une rencontre organisée mercredi, à Bruxelles, sous médiation du président du Conseil européen, Charles Michel, précise le communiqué.
« Un accord a été obtenu lors de cette rencontre (…) pour mettre en place une commission bilatérale sur les questions de délimitation de la frontière », poursuit-il. Cette commission sera notamment chargée d’assurer la sécurité et la stabilité le long de la frontière, selon la même source.
Pour sa part, le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a annoncé que des travaux étaient en cours pour commencer les négociations de paix, en ajoutant que le futur accord serait fondé sur « les principes de base proposés plus tôt par l’Azerbaïdjan ».
Un accord sous l’égide de Bruxelles
De son côté, Charles Michel a assuré, dans un communiqué, que « le président Aliev et le Premier ministre Pachinian ont tous les deux exprimé leur volonté d’avancer rapidement vers un accord de paix entre leurs pays ».
La rencontre à Bruxelles est intervenue après un regain de tensions au Haut-Karabakh, où sont déployés, depuis novembre 2020, des forces russes de maintien de la paix.
La Russie avait accusé, fin mars, l’Azerbaïdjan d’y avoir violé le cessez-le-feu négocié par Vladimir Poutine pour mettre fin au conflit en 2020. Aux termes de cet accord, une force de paix russe a été déployée au Haut-Karabakh.
Selon Moscou, l’armée azerbaïdjanaise y a occupé une localité et a fait usage de drones d’attaque. Trois militaires arméniens ont été tués, d’après Erevan.
Nouvelle passe d’armes au Haut-Karabakh
L’Arménie a, en outre, accusé Bakou d’avoir coupé le gaz au Haut-Karabakh, empêchant la population de se chauffer malgré une météo hivernale. L’Azerbaïdjan a balayé ces accusations, insistant sur sa souveraineté sur la région.
En novembre 2020, un cessez-le-feu signé sous médiation russe entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan a mis fin à une guerre de six semaines entre ces deux ex-républiques soviétiques du Caucase qui se battent pour le contrôle de l’enclave indépendantiste du Haut-Karabakh.
Ce conflit, qui a fait plus de 6 500 morts, s’est soldé par une lourde défaite de l’Arménie, qui a dû rétrocéder d’importants territoires qu’elle contrôlait depuis une première guerre victorieuse au début des années 1990.
Peuplée majoritairement d’Arméniens, la région montagneuse du Haut-Karabakh, soutenue par Erevan, a fait sécession de l’Azerbaïdjan à l’effondrement de l’URSS, entraînant une première guerre dans les années 1990 qui a causé la mort de 30 000 personnes et fait des centaines de milliers de réfugiés.
Reuters