Dans une récente étude, la fondation allemande Friedrich Ebert passe au crible les conséquences d’une urbanisation mal contrôlée, avec la naissance de quartiers dits « spontanés », et son impact sur le cadre de vie des Dakarois.
Dakar vit au rythme des chantiers, de la spéculation foncière ou encore des embouteillages… Selon le rapport de la fondation Friedrich Ebert, les ménages de la région de Dakar consacrent 11% de leur revenu à la mobilité. Et les populations de la banlieue – notamment de Pikine et Guédiawaye – sont les plus affectées, du fait de « l’hyper concentration des activités dans le département de Dakar »
« Avec le ramadan, les bouchons commencent de plus en en plus tôt », râle un automobiliste coincé sur la voie de dégagement Nord (VDN). Pourtant, selon le docteur Oumar Cissé, directeur de l’Institut africain de gestion urbaine et auteur de l’étude, « la marche à pied est le mode de déplacement des populations le plus important à Dakar, avec 70% du total ». Et avec des insuffisances : « l’absence, l’encombrement ou le mauvais état des trottoirs », « le manque d’éclairage la nuit », ou encore « la défaillance des passages piétonniers ».
Les déplacements motorisés sont essentiellement assurés par les transports collectifs, à 80%, avec en tête les minibus de marque indienne Tata, puis les cars rapides, et les taxis clandos. Les bus de l’opérateur public Dakar Dem Dikk « ne couvrent que 6% des déplacements. »
Face aux dysfonctionnements, des projets structurants ont été conçus, souligne l’étude : le train express régional, en service jusqu’à la ville nouvelle de Diamniadio, et le BRT, le Bus Rapid Transit qui doit relier la capitale à Guédiawaye sur 18 kilomètres. Mais « l’amélioration de la qualité des déplacements des populations de la banlieue de Dakar passe inéluctablement par une urbanisation plus régulière », conclut le rapport.
rfi