Cameroun : un haut responsable du parti au pouvoir sur la sellette

Le professeur Pascal Charlemagne Messanga Nyamnding, membre du comité central du RDPC, a été entendu par une commission de discipline mercredi. Le parti lui reproche une sortie médiatique dans laquelle il s’en est pris à certains membres du gouvernement. Ses détracteurs lui reprochent d’avoir incité l’armée au soulèvement ou encore soutenu la grève des enseignants. L’universitaire récuse les faits même s’il est coutumier des propos critiques contre sa famille politique.

La commission de discipline est en train de délibérer, alors que mercredi chacun semble avoir campé sur ses positions. Pascal Charlemagne Messanga Nyamnding ne reconnaît pas la légalité de la commission. Il dénonce « une cabale, organisée par des membres hauts placés du parti qui veulent se substituer au président Paul Biya », d’après lui, seul habilité à crée une institution d’exception comme celle-ci.

Pascal Charlemagne Messanga Nyamnding estime n’avoir commis « aucune faute », mais être victime de persécution de la part de certains hauts responsables dans l’entourage du chef de l’Etat, le tout sur fond de guerre de succession. L’enseignant a toujours revendiqué une liberté de ton. Mais ses prises de position lui ont souvent occasionné des déboires au sein du RDPC.

Selon un observateur, Pascal Charlemagne Messanga Nyamnding prendrait « systématiquement parti contre sa propre formation. Ça pose un sérieux problème de discipline et de cohérence au sein du RDPC, dont la tradition politique ne privilégie pas la contradiction ». D’après un expert, « il risque même l’exclusion. Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi il n’a pas quitté le parti depuis longtemps », indique cette source.

L’universitaire de son côté reste droit dans ses bottes. Selon lui, « l’ouverture démocratique et la liberté d’expression sont des piliers fondateurs du pays et du parti ». Pas question pour lui, donc, de mettre ses critiques en sourdine.

rfi

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