Il n’y a actuellement pas de cas recensé en Belgique, mais le virologue Steven Van Gucht s’attend à des signalements dans les prochaines semaines.
Des cas d’hépatite infantile d’origine inconnue, d’abord identifiée au Royaume-Uni, ont été détectés chez des enfants dans quatre autres pays d’Europe, a annoncé mardi le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies (ECDC). Ce phénonème est encore inexpliqué actuellement.
D’autres cas ont été rapportés au Danemark, en Espagne, en Irlande et aux Pays-Bas. Neuf cas suspects ont également été identifiés chez des enfants de 1 à 6 ans dans l’Alabama aux Etats-Unis, selon l’ECDC. « Pour le moment, il n’y a pas encore de cas recensé en Belgique », indique le virologue Steven Van Gucht à La Dernière Heure. « Ce sont des cas assez rares et les conditions le sont tout autant. Actuellement, il n’y a pas encore de cause commune entre les différents cas, mais nous sommes en alerte et en état de vigilance. Il faut investiguer, aller plus loin et savoir s’il y a quelque chose en commun, le virus ou autre chose. Pour moi, c’est beaucoup de questions et encore trop peu de réponses, il est trop tôt pour parler de quelque chose de spécifique, même si cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas lancer l’alerte. »
Le Royaume-Uni avait dans un premier temps signalé le 5 avril à l’OMS 10 cas d’hépatites graves en Ecosse, avant de signaler un total de 74 trois jours plus tard, selon l’organisation onusienne. Parmi les cas britanniques, « beaucoup de cas montraient des signes de jaunisse ». « Certains des cas signalaient des symptômes gastro-intestinaux, y compris des douleurs abdominales, de la diarrhée et des vomissements dans les semaines précédentes », selon l’ECDC.
« En Belgique, cela ne m’étonnerait pas qu’il y ait aussi des notifications dans les semaines à venir, à savoir des enfants qui développent des hépatites aiguës. On va donc mener différentes recherches, c’est la règle quand on lance une alerte de la sorte. Toutefois, d’après les recherches menées en Angleterre, il n’y a à ce stade pas de lien direct avec le Covid ni avec le vaccin anti-Covid, c’est vraiment inconnu. »
Plusieurs pistes pour expliquer l’origine de ces infections sont analysées. Parmi elles, l’adéonovirus, qui déclenche des rhumes et des infections respiratoires, l’exposition toxique à des aliments, des boissons ou des jouets, des facteurs environnementaux, des voyages et des intoxications médicamenteuses.
Pour éviter les risques de contaminations, l’agence britannique de sécurité sanitaire recommande de respecter les règles classiques d’hygiène, notamment le lavage des mains.
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