Le Premier ministre se présente ce jeudi matin devant le Conseil national de transition, organe législatif de la transition, pour présenter le bilan de ses un peu plus de dix mois passés à la Primature – il avait été nommé au début du mois de juin dernier. Le colonel Malick Diaw, président du CNT, a fermement exigé du Premier ministre qu’il rende des comptes.
Lorsqu’il a interpelé Choguel Maïga au début du mois, devant les membres du CNT, lors d’une prise de parole rediffusée dans le journal de la télévision d’Etat, tout le Mali a relevé le ton employé par le colonel Malick Diaw. « Les Maliens veulent savoir exactement l’état d’avancement du processus de transition et le chronogramme détaillé, avait alors asséné le président du CNT, les échanges en cours avec la Cédéao ne devraient en aucune manière constituer un facteur de blocage de notre processus de refondation. »
Une manière plutôt rude d’exiger des comptes, que certains ont interprété comme les prémices d’un lâchage du Premier ministre, dont beaucoup, dans la classe politique malienne et parmi les partenaires internationaux du Mali, réclament la tête. Ce en raison de ses propos volontiers provocants voire violents, et de sa personnalité jugée « clivante ». Ces dernières semaines, des rumeurs de remaniement ministériel ont même circulé dans les cercles politiques et médiatiques.
« Ce sont des spéculations » tempère un proche collaborateur du colonel Malick Diaw, qui rappelle que le rôle du CNT, en tant qu’assemblée législative de transition est de contrôler l’action du gouvernement. « Le Premier ministre aura l’occasion de présenter ses avancées », explique encore cette source. Aussi certains observateurs estiment-ils au contraire que l’exercice a pour but de consolider Choguel Maïga à son poste.
Sans attendre la présentation au CNT, la Primature a ainsi communiqué dès le week-end dernier sur ses réalisations, citant notamment « la montée en puissance de l’armée » ou encore « l’apaisement du climat social ».
rfi