Rwanda : un chinois condamné à 20 ans d’emprisonnement pour avoir torturé ses employés

Le gérant chinois d’une mine a été condamné mardi à vingt ans de prison au Rwanda pour avoir frappé des employés locaux, après qu’une vidéo le montrant fouettant un homme attaché à un poteau soit devenue virale, a appris mercredi l’AFP.

Shjun Sun, qui travaillait dans une mine de cassitérite, principal minerai de l’étain, avait été arrêté en septembre.

« Il est clair que M. Shjun a torturé les victimes et infligé des châtiments corporels dans une intention malveillante, et il s’agit d’un crime grave », a déclaré le juge Jacques Kanyarukiga, le condamnant à vingt années de prison.

M. Shjun, présent devant le tribunal du district de Rutsiro (Ouest) lors du verdict, a admis avoir agressé deux employés, affirmant les avoir battus parce qu’il était « frustré et fatigué qu’ils volent sans cesse des minerais ».

Le gérant, âgé de 43 ans, s’était défendu en disant avoir indemnisé les deux victimes d’une somme totale de plus d’un million de francs rwandais (900 euros) et signé une « lettre de réconciliation ».

Cependant, l’accusation – qui considérait quatre victimes – a affirmé que les deux hommes avaient accepté ces versements « parce qu’ils étaient traumatisés et avaient peur de lui ». Un autre gérant de l’entreprise, Ali Group Holding Ltd, a été jugé complice et condamné à douze ans de prison. Un troisième accusé a été jugé non coupable.

« J’ai 15 femmes aveugles qui travaillent actuellement comme massothérapeutes (…) Faire revenir toutes les personnes qui travaillaient ici avant la pandémie est difficile, mais on essaie », déclare la chefferie d’entreprise.

En septembre, une vidéo de 45 secondes montrant un homme chinois visiblement furieux fouettant avec une corde un autre homme recroquevillé au sol et attaché à un poteau, était devenue virale.

Après le verdict, M. Shjun – qui avait été libéré sous caution – a été emmené menotté. Il a trente jours pour faire appel.

L’ambassade de Chine au Rwanda a déclaré dans un communiqué avoir « pris note » du jugement. « L’ambassade demande toujours aux citoyens chinois au Rwanda de se conformer aux lois et régulations locales », écrit-elle, réclamant par ailleurs que les droits de ses citoyens soient « protégés correctement ».

AFP

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