À l’occasion de la Journée de la Terre, ce vendredi, le service de l’Union européenne de surveillance de la Terre, notamment face au changement climatique, publie son bilan de l’état du climat dans le monde et en Europe l’an passée
« Les sept dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées », indique Copernicus qui publie depuis cinq ans, chaque printemps, le bilan de l’état du climat en dans le Monde et en Europe à partir de ses données notamment satellitaires.
Dans le lot, 2021 se classe parmi les plus froides, ce qui n’a pas empêché tout de même que de nouveaux records tombent. Notamment en Europe, où l’été 2021, marqué par des vagues de chaleur sur le pourtour méditerranéen, est le plus chaud jamais enregistré selon Copernicus.
Feux de forêts, épisodes de gel tardifs, faible étendue de la banquise… D’autres indicateurs n’ont pas été dans le bon sens en 2020, signale Copernicus dans son bilan. Tour d’horizon.
Souvenez-vous, le mercure est monté jusqu’à 47,4°C le 14 août dernier, à Montoro, dans le sud de l’Espagne, battant ainsi le record national absolu de température. Quelques jours auparavant, les Siciliens avaient eu plus chaud encore avec une température de 48,8°C relevée, ce qui en fait le Forcément, il fallait s’attendre à ce que cette vague de chaleur ressorte du bilan sur l’état du climat mondial en 2021 que publie ce vendredi le Copernicus Climate Change Service (C3S), système européen de surveillance de la Terre. C’est la cinquième édition de ce rapport que Copernicus a pris l’habitude de publier chaque printemps, à l’occasion de la Journée de la Terre, avec toujours un focus détaillé sur l’Europe.
« Les sept dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées »
Un exercice qui permet de saisir la réalité du changement climatique. « Les sept dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées, confirme Copernicus ce vendredi. 2021 n’échappe pas à la règle, même si, parmi les sept dernières années, elle se classe « entre la cinquième et la septième place », précise Copernicus.
Pour l’Europe, autant dire que 2021 fut contrastée. Sur l’ensemble, les températures de surface ont été seulement de 0,2°C au-dessus de la moyenne sur la période 1991-2020, « ce qui fait que 2021 n’est pas dans les dix années les plus chaudes enregistrées en Europe », pointe le rapport. Le printemps a notamment été plus froid que la moyenne. Il avait pourtant démarré fort, fin mars, avec des températures élevées pour cette période de l’année, avant de laisser place, subitement, à des épisodes tardifs de gel qui ont impacté l’agriculture dans plusieurs régions du continent. En particulier en France.
Un été record en Europe
Quant à l’été qui a suivi, il est le plus chaud jamais enregistré. « Un degré au-dessus de la moyenne des trente dernières années », précise Copernicus qui rappelle alors les vagues de chaleurs, sévères et longues (jusqu’à trois semaines), qui ont touché le pourtour méditerranéen. Particulièrement la Turquie, la Grèce et l’Italie. Les conditions de sécheresse ont engendré de nombreux et dévastateurs feux de forêts. « La totalité de la surface partie en fumée, entre juillet et août, en Europe méditerranéenne, dépasse les 800.000 hectares », rappelle le bilan. De quoi en faire l’une des saisons les plus intenses, sur le front des incendies, en trente ans dans la région. Autre signe de cet été particulièrement chaud, Copernicus a enregistré aussi des températures de surface jusqu’à 5°C au-dessus de la moyenne en divers endroits de la mer Baltique.
Particulièrement vulnérable au changement climatique, l’Arctique aussi est une région étroitement surveillée par Copernicus. Les températures en 2021 y ont été plus froides qu’un an plus tôt, mais 2020 avait été marquée par des températures anormalement élevées dans la région, faut-il préciser. Tout de même, l’an dernier, les émissions de CO2 lié aux feux de forêts en Arctique, principalement dans l’Est de la Sibérie, ont été les quatrièmes les plus importantes depuis qu’elles sont enregistrées. Soit 2003. La banquise a aussi atteint sa douzième plus faible étendue depuis le début des enregistrements par satellites en 1979, poursuit le rapport. Et pour les glaces de la mer du Groenland, ce fut ni plus ni moins l’étendue minimale la plus basse jamais enregistrée.
Des concentrations de CO2 et de méthane qui ont continué d’augmenter
Au final, la Terre a continué de se réchauffer en 2021, même si l’année est dans les moins chaudes des sept dernières années. Copernicus invite à ne pas se faire d’illusions là-dessus et à prendre du recul pour mieux s’en rendre compte. « Il y a une nette augmentation globale des températures de surface, sur terre comme sur mer, par rapport aux niveaux préindustriels, signale le rapport. Celles-ci ont augmenté entre 1,1 et 1,2°C. »
Même constat pour le niveau de la mer, qui a augmenté de 9 cm depuis 1993, ou les calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique. « Les dernières données consolidées, jusqu’à fin 2020, montrent qu’elles ont continué à perdre de la masse », rappelle Copernicus. Et ce n’est pas près de changer ? En 2021, en tout cas, les concentrations globales de CO2 et de méthane, deux puissants gaz à effet de serre, ont continué d’augmenter, particulièrement le méthane, signale encore Copernicus en s’appuyant sur ses estimations faites à partir de ces données satellites.
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