Une application fait beaucoup parler au Royaume-Uni, et pas nécessairement en bien. Speedcam Anywhere met en effet entre les mains des utilisateurs de smartphone un véritable radar portable.
N’importe qui va pouvoir mesurer la vitesse d’une voiture en mouvement, avec l’application Speedcam Anywhere développée par une équipe de spécialistes de l’intelligence artificielle, avec l’aide d’universitaires anglais. Ses créateurs espèrent que l’application encouragera la police à prendre plus au sérieux la vitesse excessive des voitures.
La peur de la délation
Destinée aux piétons, aux cyclistes et aux résidents qui n’en peuvent plus des chauffards sur les routes, Speedcam Anywhere sert à prendre une vidéo d’une voiture en circulation. Le fichier est envoyé sur des serveurs qui vont calculer la vitesse du véhicule, en comparant la distance entre les essieux de la voiture (dont l’app reconnait la marque et le modèle).
L’utilisateur a la possibilité d’obtenir un rapport à partager avec les forces de l’ordre. Depuis son lancement au Royaume-Uni le mois dernier, l’application fait polémique. Les opposants estiment en effet qu’elle transforme les utilisateurs de smartphones en délateurs, tandis que les créateurs sont menacés par des automobilistes en colère.
« Je peux comprendre les deux côtés de la médaille », explique le fondateur qui tient à rester anonyme. « Mais si vous avez des limites de vitesse, alors il faut appliquer la loi. Ce n’est pas une vendetta personnelle contre qui que ce soit, c’est simplement une manière de répondre à la question “comment rendre nos routes plus sûres ?” », réplique-t-il au Guardian.
L’application rencontre aussi l’opposition des plateformes. Google a refusé de la publier sur le Play Store, assurant qu’il n’était pas possible de calculer la vitesse d’un véhicule uniquement avec l’intelligence artificielle. L’entreprise a cependant fait machine arrière après une démonstration : l’application est maintenant disponible dans la boutique Android.
Une version iOS a également été développée, mais Apple ne l’a pas encore approuvé. Un casse-tête pour les magasins d’apps…
JDG