La marine américaine a diffusé, sans fil, 1,6 kW de puissance par kilomètre grâce à la technologie des micro-ondes. Cette technique pourrait permettre d’alimenter en énergie des troupes ou des navires, en limitant les besoins d’approvisionnement traditionnels.
Le nerf de la guerre, c’est l’énergie et avec l’offensive russe par le Nord vers Kyiv, on a pu constater de façon flagrante qu’une mauvaise logistique d’approvisionnement rend inefficaces les manœuvres. Pour accroître l’autonomie, tout en réduisant les contraintes d’approvisionnement, l’US Navy a trouvé une solution : délivrer de l’énergie par la voie des airs. Ainsi, l’US Naval Research Laboratory (NRL) s’est enorgueilli d’avoir réalisé l’expérimentation la plus importante des cinquante dernières années.
Dans le Maryland, au centre de recherche de l’US Army, les chercheurs sont parvenus à maintenir 1,6 kW de puissance par kilomètre à l’aide d’un faisceau micro-ondes. L’électricité est d’abord convertie en micro-ondes ; ensuite, ces ondes sont concentrées en un faisceau étroit vers un récepteur. Celui-ci est doté de milliers d’antennes dites « redresseuses ». Elles viennent convertir l’énergie des radiofréquences en courant continu. Chaque antenne est de type dipôle, c’est-à-dire dotée de deux brins. Elle est associée à une diode qui vient transformer en courant continu, le courant alternatif émis par les micro-ondes.
Une invention ancienne
Concrètement, les militaires ont installé un faisceau de micro-ondes de 10 GHz conçu dans le cadre du projet Scope-M, dans deux endroits. Le premier était à Blossom Point, dans l’État du Maryland, et le second se trouvait dans l’État du Massachusetts. Cette fréquence de 10 GHz a été choisie parce qu’elle reste stable même en cas de fortes pluies et qu’elle ne vient pas perturber l’environnement. À la fin, le faisceau a fonctionné avec une efficacité de 60 %, ce qui est très honorable pour une technologie qui laissait les scientifiques de l’armée dubitatifs.
Avec ce procédé, selon les chercheurs, il serait possible de créer des points d’alimentation sans réseau électrique sur Terre à partir de centrales solaires orbitales. Mais l’armée compte plutôt l’employer pour transmettre directement de l’énergie aux troupes sur le terrain pour éviter les contraintes d’approvisionnement. On peut également imaginer que cette énergie pourrait servir à alimenter les fameux canons lasers défensifs que teste actuellement la marine américaine et, pourquoi pas, des railguns très énergivores. Le principe de diffusion d’énergie sans fil sur de longues distances et loin d’être nouveau. Dès les années 70, la technologie était au point.
futura