Les températures extrêmes influencent l’intensité des pluies

Une nouvelle étude démontre comment les températures anormalement basses, ou anormalement élevées, influencent l’intensité des pluies, de manière totalement différente en Europe et en Amérique du Nord.

Les précipitations et les températures sont les deux paramètres principaux qui définissent notre météo et notre climat. Comment les extrêmes de température influencent-ils la quantité de précipitations dans l’hémisphère Nord au cours de l’été et de l’hiver ? C’est la question à laquelle tente de répondre cette nouvelle étude de l’Institut des Sciences Atmosphériques et Climatiques de Zurich.

Si les experts du GIEC s’accordent sur une augmentation des épisodes de précipitations diluviennes, et donc d’inondations, au cours des prochaines années en raison du réchauffement climatique, les conclusions de l’Institut de Zurich sont plus précises : l’évolution des pluies sera différente d’une région du globe à l’autre et d’une saison à l’autre. Les scientifiques ont étudié les variations climatiques sur plusieurs zones en Europe, en Méditerranée et en Amérique du Nord.

Davantage de pluies lors des étés frais et des hivers doux en Europe
L’étude démontre la relation complexe entre le niveau des températures relevé à 2 mètres et la quantité de précipitations reçues, et met ainsi en lumière les différences régionales. Les précipitations ne sont pas forcément plus intenses lors d’un temps plus chaud que la moyenne, les chercheurs ont prouvé que, dans certaines régions, les précipitations sont plus fortes par temps froid.

En Méditerranée, les plus fortes pluies tombent lors des journées les plus chaudes de l’hiver, mais dans les Montagnes Rocheuses américaines, les précipitations sont plus importantes lors des journées les plus froides de la même saison. Les précipitations sont plus fortes l’été dans les hautes latitudes, et plus fortes l’hiver dans les climats continentaux.

La différence est liée aux types de systèmes météo qui se forment dans ces régions : en hiver, les dépressions sont le système météo dominant, alors qu’en été les fortes précipitations sont davantage issues de rivières atmosphériques. Dans les départements de l’arc méditerranéen français, le constat est très clair : les pluies sont nettement plus intenses lors des hivers doux, et bien moins intenses lors des étés chauds. En Angleterre, l’hiver anormalement doux et humide de 2013-2014 a été accompagné de plusieurs cyclones extratropicaux, générateurs de pluies diluviennes.

Mieux prévoir les événements météo extrêmes
D’une manière générale, l’étude a montré que les hivers les plus pluvieux d’Europe centrale se produisent dans un contexte de températures plus élevées que la moyenne, alors que les hivers les plus humides des États-Unis se produisent dans un contexte de températures inférieures aux moyennes de saison. Cependant, en Europe comme aux États-Unis, les étés les plus humides se produisent lors d’une saison estivale anormalement fraîche.

Derrière ce constat très global, des différences régionales climatiques existent évidemment, notamment entre le nord, le centre et l’est des États-Unis, mais aussi entre l’Europe du Nord et l’arc méditerranéen. Mais les épisodes de précipitations intenses sont finalement toujours corrélés à des extrêmes, chauds ou froids.

L’objectif de l’étude est ainsi de mieux prévoir l’évolution des précipitations sur les différents pays : un facteur qui a évidemment des conséquences importantes sur l’économie et l’environnement, d’autant plus dans le contexte du réchauffement climatique qui devrait accentuer les extrêmes de températures au cours des prochaines années.

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