Le président réélu a jusqu’au 13 mai pour organiser sa cérémonie d’investiture. Le ou la Première ministre qu’il nommera ensuite aura un rôle majeur dans la composition du nouveau gouvernement.
Qui pour succéder à Jean Castex? Le maire de Prades, actuel Premier ministre d’Emmanuel Macron, doit rester dans ses fonctions au moins encore cette semaine, comme l’avait annoncé le président de la République à l’occasion d’un déplacement vendredi à Figeac (Lot), deux jours avant sa réélection.
Mais après un ultime Conseil des ministres prévu ce mercredi, le gouvernement qui était installé depuis le 6 juillet 2020 devra ensuite faire ses cartons. Et excepté coup de théâtre politique, l’actuel locataire de Matignon ne devrait pas être reconduit.
Peu de ministres appelés à rester
Depuis quelques jours, les pronostics vont bon train. Les observateurs les plus renseignés font savoir qu’Emmanuel Macron souhaite proposer une nouvelle équipe aux Français. Preuve en est, seulement 4 à 5 ministres actuellement en fonction pourraient être appelés à rester, et pas nécessairement dans leur portefeuille actuel. Selon nos informations, on devrait donc retrouver ceux qui ont le plus marqué les Français depuis 2017, à savoir Gérald Darmanin (Intérieur) ou Bruno Lemaire (Économie).
« Il y a une forme d’incertitude. Aucun de ces ministres ne sait quoi que ce soit sur son avenir personnel. Certains rêveraient de rempiler, mais pour le moment, cette prérogative appartient au président de la République », expliquait dimanche soir Laurent Neumann, éditorialiste politique pour BFMTV.
Jean-Michel Blanquer (Éducation) comme Éric Dupond-Moretti (Justice) serait quant à eux sur un siège éjectable, comme l’explique Amandine Atalaya, également éditorialiste politique sur notre chaîne: « On sait qu’il y a des doutes sur Éric Dupond-Moretti, car il est en conflit permanent avec les magistrats. Jean-Michel Blanquer, c’est aussi difficile ces derniers temps, car il a eu des positions très affirmées sur la laïcité », détaille-t-elle.
Borne? Denormandie?
Pour nommer le successeur de Jean Castex à Matignon, Emmanuel Macron entend-il puiser dans son vivier de ministres déjà en place? Depuis plusieurs semaines, le nom d’Élisabeth Borne, l’actuelle ministre du Travail, circule. La raison? Elle « cocherait » toutes les cases. « Parce qu’elle vient de la gauche et que c’est une femme », analyse Amandine Atalaya.
« Le président a eu l’occasion de s’exprimer, il aurait le souhait d’avoir une nomination féminine à Matignon », a déclaré ce lundi sur notre antenne Clément Beaune, l’actuel secrétaire d’État chargé des Affaires européennes.
Philippe Corbé, chef du service politique de BFMTV, abonde: « Un soutien d’Emmanuel Macron nous disait il y a quelques jours: ‘celle qui coche toutes les cases, c’est Élisabeth Borne' ». Interrogée à ce sujet sur RTL ce lundi, la ministre a préféré botter en touche: « ce n’est pas la question ». Le nom de Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture, fait également partie de ceux qui pourraient succéder à Jean Castex. La raison? Le président de la République le juge « bosseur ».
Reste à savoir si ces deux ministres auraient la carrure politique pour mener à bien la bataille des législatives prévue pour juin, en leur qualité de chef de la majorité.
Et si c’était NKM?
Mais quand on croyait avoir fait le tour des possibles nominations, voilà que l’entourage d’Emmanuel Macron en fournit de nouveaux, comme pour mieux brouiller les pistes.
Et si le président réélu souhaitait au contraire nommer à Matignon une figure politique quasi-inconnue de la majorité des Français, mais possédant d’importants réseaux politiques, comme Édouard Philippe et Jean Castex, deux maires venus des rangs de la droite?
« Il y a d’autres noms qui circulent. Celui de Nathalie Kosciusko-Morizet est un nom que l’on a attendu de deux sources. Également celui de Catherine Vautrin, une ministre et une parlementaire importante », avance Philippe Corbé.
La première, avant de prendre sa retraite politique en 2018, a été ministre de l’Écologie sous Nicolas Sarkozy, députée, et cheffe de l’opposition au Conseil municipal de Paris de 2014 à 2018. La seconde a plusieurs fois été secrétaire d’État et ministre, pour aujourd’hui diriger l’agglomération du Grand Reims. Elle a publiquement annoncé son soutien à Emmanuel Macron en février 2022.
Il reste, enfin, l’hypothèse de Christine Lagarde, actuellement à la tête de la Banque centrale européenne, dont Nicolas Sarkozy s’était targué d’avoir soufflé le nom à Emmanuel Macron, avant que cette dernière ne démente publiquement.
En-dehors de ce foisonnement de noms, dont aucun n’est pour l’instant certain d’arriver jusqu’à Matignon, les attributions du futur chef du gouvernement ont néanmoins été précisées par Emmanuel Macron.
Lors de son meeting à Marseille le 16 avril, il avait déclaré, « de la même manière que Jules Ferry était président du Conseil et ministre de l’Instruction, mon prochain Premier ministre sera directement chargé de la Planification écologique ».
bmftv