A. Adesina, BAD : « L’Afrique doit se préparer à l’inéluctabilité d’une crise alimentaire mondiale »

Accroître sa production alimentaire devient un impératif pour l’Afrique, a rappelé vendredi le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, invité de l’Africa Center de l’Atlantic Council à Washington, alors que les réunions de printemps de la Banque mondiale et du FMI s’achevaient.

Il a prévenu que le triplement du coût des engrais, l’envolée des prix de l’énergie et l’explosion du prix du panier de la ménagère pourraient s’aggraver en Afrique dans les mois à venir. Il a noté que 90 % des $ 4 milliards d’exportations de la Russie vers l’Afrique en 2020 étaient constitués de blé  et que 48 % des quelque $ 3 milliards d’exportations de l’Ukraine vers le continent étaient constitués de blé et 31 % de maïs.

« Mon principe est simple : l’Afrique ne doit pas mendier. Nous devons résoudre nous-mêmes nos propres défis sans dépendre des autres… », a affirmé Akinwumi Adesina citant deux mécanismes de la BAD pour traiter de la question.

D’une part, il s’agit du programme Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine (TAAT, de son acronyme anglais), portant sur 9 filières alimentaires (maïs, manioc, riz, patate douce à chair orange, haricots, blé, sorgo/mil, aquaculture, moutons et chèvres) dans une trentaine de pays africains dont onze sont en Afrique de l’Ouest : Bénin (maïs, manioc, riz, aquaculture), Burkina Faso (riz, sorgho, mil, patate douce à chair orange), Côte d’Ivoire (aquaculture, riz), Ghana (maïs, patate douce à chair orange, manioc, aquaculture, riz), Guinée Conakry (riz), Liberia (manioc), Niger (sorgho, mil), Nigeria (blé, haricots, maïs, patate douce à chair orange, sorgo, mil, manioc, aquaculture, moutons et chèvres), Sénégal (riz, sorgo, mil), Sierra leone (riz, manioc), Togo (manioc).

D’autre part, il s’agit de créer la Facilité africaine d’intervention et d’urgence en cas de crise alimentaire. Il s’agit d’« un mécanisme spécifique que la Banque entend mettre en place pour fournir aux pays africains les ressources dont ils ont besoin pour augmenter la production alimentaire locale et se procurer des engrais. » Et le patron de la BAD de poursuivre : « Notre Facilité africaine d’intervention et d’urgence en cas de crise alimentaire produira 38 millions de tonnes de nourriture ».

Interrogé sur son pronostic des résultats pour l’Afrique du sommet mondial sur le climat, la COP26, tenu à Glasgow en novembre dernier, et sur ses perspectives de réussite lors de la COP27 qui se tiendra à Charm el-Cheikh, en Égypte, en 2022, Akinwumi Adesina a rappelé l’engagement des pays développés de fournir à l’Afrique $ 100 milliards par an pour l’adaptation au climat, soulignant bien que :« Notre défi est l’adaptation, car nous n’avons pas causé le problème. En Afrique, nous nous adaptons au changement climatique. »

commodafrica.

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