QUAND LE GHANA OPTE POUR LE PÉTROLE

La malédiction du pétrole. Cet adage bien connu est en train d’être démenti par le Ghana. Contrairement à nombre de pays producteur, le Ghana s’en sert pour rendre l’enseignement secondaire gratuit.

Depuis l’adoption en septembre 2017 du programme dénommé« Free Senior High School » (SHS), en français « Lycée public gratuit », les lycéens sont exemptés des frais de scolarité et reçoivent gratuitement les manuels de base, les cahiers et les fournitures notamment de mathématiques. De quoi s’agit-il ? Grâce aux moyens accrus par la manne pétrolière, le gouvernement a pu financer ce programme. Cela n’empêche pas que quatre ans après sa mise en œuvre, ce programme est encore au cœur de nombreux débats, précise Le Point dans un reportage. À en croire cette même source, l’esprit qui a présidé à cette gratuité remonte au moment même de la renaissance du pays, dans les premières années d’indépendance.

Ainsi, Nana Akufo Addo se place dans le sillage direct du père fondateur de la République du Ghana, Kwame Nkrumah, symbole de la décolonisation en Afrique.

Et de la même manière qu’ N-krumah a créé et ouvert en 62 les premières écoles primaires, publiques et gratuite grâce à la manne du cacao, “l’or brun”, c’est grâce à “l’or noir”, le pétrole, qu’Akufo Addo compte financer les Seniors High Schools, les lycées publics et entièrement gratuits qu’il a inauguré à la rentrée 2017, à grand renfort de communication.

Toutefois, des interrogations autour de la durabilité d’une telle politique ne manquent pas. Pour beaucoup, lier les destins de l’éducation et du cours du baril comporte un risque : celui de l’instabilité des cours du pétrole. Que se passerait-il demain en cas de choc pétrolier pour le demi-million de lycéens ghanéens, telle est la question ?

Même si le Ghana a découvert récemment de nouveaux gisements très importants dans l’Atlantique qui laisse augurer de bonnes perspectives les incertitudes sont encore loin d’être levées.

emedia

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