Ouagadougou, 26 avril 2022 (AIB)-Le ministre togolais de la Fonction publique Gilbert Bawara a émis lundi soir deux arrêtés portant licenciement de 112 enseignants grévistes.
Le premier arrêté porte licenciement de 86 agents de la fonction publique. Ils sont accusés « de manquements graves aux lois et règlements en vigueur et aux normes d’éthique et de déontologie régissant les fonctionnaires ».
Au rang de ces actes, l’officiel togolais cite notamment « l’incivisme notoire », « l’incitation à la violence, à la désobéissance et à la révolte » et des actes ayant « entrainé des perturbations et troubles en milieux scolaires et dans certaines localités ». Ces agents sont révoqués, précise-t-il, « sans suspension des droits à pension ».
Les 26 agents restants, aussi licenciés par le ministre de la Fonction publique du Togo, sont des fonctionnaires-stagiaires. Ils sont accusés des mêmes griefs que ce que retient le gouvernement contre ceux du premier arrêté.
Cette décision est une conséquence du bras de fer qui oppose depuis plusieurs semaines les enseignants au gouvernement.
A l’appel du Syndicat des enseignants du Togo dont l’existence légale est contestée par le gouvernement, ces enseignants du primaire et du secondaire sont en grèves cycliques depuis mi-mars avec une liste de revendications en cinq points.
Il s’agit notamment d’« une prime mensuelle de logement de 50 000 FCFA (environ 100 dollars) pour tout enseignant sans distinction en conformité avec la réforme de l’enseignement de 1975, et une prime annuelle d’éloignement d’au moins 300 francs CFA/km (0,6 dollar environ) ».
Ils exigent également l’intégration dans la fonction publique des enseignants volontaires exerçant ou ayant exercé dans un établissement public pendant 3 ans au moins et disposant de qualification professionnelle requise, et une allocation de mutation d’au moins 100 000 francs CFA (soit 200 dollars) pour l’interrégional et 60 000 francs CFA (soit 120 dollars) pour l’intrarégional.
Le gouvernement, qui rejette catégoriquement ces demandes, évoque plusieurs textes dont le décret relatif à la représentativité des syndicats et le code de conduite des personnels des établissements scolaires et centres de formation technique et professionnelle publics pour justifier ces nombreuses décisions.
Bawara évoque également un rapport du conseil de discipline en date du 22 avril 2022 et les recommandations.
Agence d’information du Burkina
Source : AA