Après le verdict du 6 avril 2022, le procès de l’assassinat de Thomas Sankara et de ses 12 compagnons s’est poursuivi ce lundi pour examiner les questions relatives aux intérêts des parties civiles.
Initialement prévue pour le 13 avril, la reprise de l’audience du procès de l’assassinat de Thomas Sankara et de ses 12 compagnons avait été rejetée au lundi 25 avril 2022. Ainsi, les différentes parties se sont effectivement rencontrées à la salle des Banquets de Ouaga 2000 servant de tribunal pour se pencher sur la question des intérêts des parties civiles. La famille de Thomas Sankara, pour sa part, ne réclame rien. Pour les ayant droit de l’ancien Président, l’important dans ce procès était que la vérité soit dite et la justice rendue, à en croire Me Benewendé Sankara, avocat de la famille du capitaine. S’ils veulent récupérer quelque chose, c’est bien les objets personnels du Président assassiné, à savoir : son alliance et son revolver.
En ce qui les concerne, Me Sankara et ses collègues burkinabè de la partie civile ne demandent qu’un franc symbolique en guise d’honoraires. En revanche, pour leurs collègues des barreaux étrangers, Me Ferdinand Nzepa et Me Anta Guissé du barreau de Paris, et Me Oliver Bodolo du barreau du Canada, les avocats burkinabè réclament le versement de la somme de 50 millions de francs CFA pour couvrir les dépenses liées à leur transport, leur hébergement et leur restauration durant toute la procédure.
Par ailleurs, l’État burkinabè, représenté par l’Agent judiciaire de l’État (AJE), demande que les 11 condamnés lui versent, de façon solidaire, la somme de 1 145 462 048 francs CFA pour préjudices financiers, matériels et moraux. Les élément exhibés par l’AJE pour justifier la somme demandée n’ont pas convaincu les avocats de la défense qui ont estimé que cette requête est fantaisiste.
Le verdict sur l’ensemble des questions abordées ce lundi sera connu le 10 mai 2022. Mais, ce ne sera pas encore la fin du procès qui devra se poursuivre en appel. En effet, comme le leur permettent les textes, les condamnés avaient deux semaines pour faire appel après le prononcé du verdict, le 6 avril dernier. Au total, sept parmi eux ont fait cette option. Il s’agit de Gilbert Diendéré, Jean Pierre Palm, Tibo Ouédraogo, Idrissa Sawadogo, Nabonswendé Ouédraogo, Yamba Élysée Ilboudo et Pascal Ninda Tondé dont les avocats ont fait appel. Désormais, c’est la chambre d’appel du tribunal militaire qui se penchera sur leur cas.
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