La carte d’identité arrive bientôt sur smartphone

Le gouvernement travaille actuellement sur une application d’identité numérique, qui pourrait bientôt remplacer nos documents papier officiels.

Après avoir déployé une nouvelle carte d’identité cet été, le gouvernement planche actuellement sur une version dématérialisée du précieux document. Concrètement, il s’agirait de créer une application smartphone d’identité numérique, qui servirait à authentifier l’identité de quelqu’un dans certaines situations précises, et notamment pour se connecter aux sites du service public.

Le ministère de l’Intérieur n’a pas encore détaillé les dessous d’un tel projet. Selon un décret passé cette semaine, l’application en question serait cependant capable de stocker plusieurs informations, comme les noms et prénoms, mais aussi date de naissance, photo ainsi que ses adresses mail et postale. Aucune date de déploiement n’a pour l’heure été communiquée, mais on sait d’ores et déjà que tout le monde n’y aura pas accès : il faudra au préalable s’assurer de posséder une nouvelle CNI au format carte bancaire, ainsi qu’un smartphone équipé d’une puce NFC.

Pour quoi faire ?
Pour le moment, pas question de vous passer d’une carte d’identité papier. L’application d’identité numérique imaginée par le gouvernement servira dans un premier temps à confirmer son identité sur les plateformes publiques comme FranceConnect. Elle pourrait cependant aussi être utilisée pour accéder à certains services privés. Aucun exemple précis n’a encore été donné, on sait seulement qu’elle ne sera (heureusement) pas obligatoire.

Selon le décret, l’application permettra par exemple “de générer des attestations électroniques comportant les seuls attributs d’identité dont il estime la transmission nécessaire aux tiers de son choix”. Concrètement, il sera possible de générer des documents justificatifs au cas par cas, en fournissant uniquement les informations nécessaires.

Une démarche européenne
L’idée de stocker des documents aussi sensibles sur son smartphone peut évidemment inquiéter. D’abord pour les risques liés à un éventuel piratage, mais aussi pour la manière dont ces papiers seront utilisés par les organismes autorisés. En 2019 déjà, le projet ALICEM qui visait à intégrer biométrie et reconnaissance faciale dans nos passeports avait été largement critiqué par la CNIL, on peut donc s’attendre à ce que l’organisme ait aussi son mot à dire sur le sujet.

Pour autant, le projet s’inscrit dans une démarche beaucoup plus vaste, celle d’un portefeuille européen numérique global, qui permettrait de stocker ses différents papiers d’identité (permis de conduire, CNI, mais aussi carte vitale), ainsi que son dossier médical, ses prescriptions et même ses diplômes. Pour le moment, l’idée est encore en développement, mais une boîte à outils commune aux États membres devrait être déployée en octobre.

Legifrance

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