Guerre en Ukraine : le chantage au gaz de Moscou inquiète les Européens

Ce jeudi, dans la presse, un mot qui revient souvent, c’est celui de « chantage », après la suspension par la Russie des livraisons de gaz à la Bulgarie et à la Pologne.

C’est Le Monde qui titre ce matin « Le chantage au gaz de Moscou inquiète les Européens ». Chantage, c’est le mot qu’a utilisé la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, après la décision de la Russie d’arrêter de fournir du gaz à la Bulgarie et à la Pologne.

La correspondante du Monde à Bruxelles rappelle que si ces deux pays sont très dépendants des importations de gaz russe, ils ne représentent à eux deux que 8 % du total de ces importations dans l’Union européenne, et soulève une question : qui seront les prochains pays sur la liste ? L’article rappelle en effet que « si l’Allemagne se retrouve ainsi privée de gaz russe, ce sera une tout autre histoire. »

Selon le Frankfürter Allgemeine, ces sanctions russes sont avant tout un signal destiné à Berlin. L’éditorialiste du quotidien conservateur allemand rappelle que « la décision de Moscou d’arrêter les livraisons de gaz à la Pologne et à la Bulgarie ne causera pas de difficultés importantes aux deux pays […] et qu’elle doit être comprise comme un signal d’avertissement et un test pour l’Allemagne. »

Le quotidien conservateur fustige le gouvernement d’Olaf Scholz pour avoir énoncé publiquement la « grande vulnérabilité du pays » vis-à-vis du gaz russe, et plus généralement « la naïveté de la gauche allemande vis-à-vis de la puissance militaire de Moscou ».

La solution, pour l’éditorialiste : « une Allemagne moins découragée, plus confiante en elle-même et en ses partenaires, cela enverrait le bon signal à Moscou. »

Entre-temps, et c’est le Guardian britannique qui le souligne, la Russie continue de générer des milliards d’euros grâce à ses exportations de gaz et de pétrole. Le quotidien britannique dévoile une vérité qui fâche : la Russie a doublé ses revenus tirés des exportations de pétrole et de gaz, depuis le début de l’invasion en Ukraine, pour un montant total en deux mois de 62 milliards d’euros, dont 44 milliards dépensés par la seule Union européenne, pour s’approvisionner en gaz et en pétrole russe. Le Guardian est pessimiste : « Même si les exportations de la Russie ont été réduites par la guerre et les sanctions, la domination du pays en tant que source de gaz a signifié que la coupure des approvisionnements n’a fait qu’augmenter les prix » et conclut : « La Russie a pris l’UE dans un piège, où de nouvelles restrictions augmenteront encore les prix, amortissant ses revenus malgré les meilleurs efforts des gouvernements européens ».

Sur le plan diplomatique, cette fois, les efforts du Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, qui était à Moscou hier.

Sauf que le correspondant du Monde dans la capitale russe écrit d’emblée que cette visite n’a fait que démontrer « le gouffre » entre la vision russe du conflit et celle des nations qui militent pour un cessez-le-feu.

Le secrétaire général des Nations unies a été reçu par Vladimir Poutine, qui lui a répété que les accusations contre son pays étaient fausses (il lui a dit précisément « vous avez été trompé »), qu’il s’agisse des massacres commis à Boutcha en banlieue de Kiev ou bien du sabotage des évacuations de civils depuis Marioupol.

Pour le Monde, le résultat de cette visite en Russie était connu d’avance : « aucune négociation significative ne peut porter ses fruits tant que la bataille du Donbass, désigné objectif principal de l’offensive russe, n’a pas eu lieu. »

D’ailleurs, selon Libération, « Moscou piétine dans le Donbass ».

Le journal rappelle que « certes, les autorités ukrainiennes ont reconnu mercredi une avancée des troupes russes dans l’est du pays, avec la prise de plusieurs petites villes », mais « les opérations militaires russes dans la région orientale ne semblent pas plus réussies que les précédentes ».

Libération cite le ministère de la Défense britannique et le Pentagone qui affirment que les problèmes de l’armée russe ne sont pas réglés : « manque de coordination, et moral au plus bas ».

Politique en France : le Figaro titre en une sur la tentative d’OPA de Jean-Luc Mélenchon sur la gauche.

En effet, tel un grand baron du capitalisme financier selon le quotidien de la droite, le chef de la gauche radicale profite de son score écrasant de 22 % à la présidentielle pour imposer une alliance avec les autres partis de gauche – dont aucun n’a atteint les 5 %, en vue des élections législatives qui doivent se tenir en juin.

Le Figaro décrit un Jean-Luc Mélenchon « longtemps méprisé par les socialistes » (son ancien parti), et qui « savoure le moment en attendant l’accomplissement de sa revanche personnelle qui court depuis le référendum européen de 2005. »

Justement, c’est la question européenne qui est l’un des points de blocage principaux entre la France insoumise d’un côté, les socialistes et les verts de l’autre. Le Figaro relate – selon ses termes –, la « bombinette » qu’a envoyé la France insoumise : une « désobéissance au traité européens » qui serait inscrite dans le programme de cette future éventuelle alliance de gauche.

Entre divergences de fond et rancœurs personnelles, le quotidien cite un élu qui participe à ces négociations d’union : « L’état d’esprit général n’est pas bon ».

Enfin cette histoire, qui se passe aux États-Unis, à Nashville, dans le Tennessee, la capitale de la musique country et du Rock’n’roll. Sauf que Le Monde, lui, est parti en reportage chez un pasteur évangélique qui n’a de rock’n’roll que le jean’s. En effet, Greg Locke a décidé de lutter contre l’influence de Satan dans la société, dans les outils d’influences du grand Malin, il y a les livres de la saga « Twighlight », et ceux de la saga « Harry Potter ». Pour le pasteur Locke « ces livres sont démoniaques, pleins de sorts, de métaphores, de nécromancie ». Sa solution : organiser des autodafés, c’est-à-dire de brûler ces livres…

france24

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