Libye : le blocage des sites pétroliers engendre 60 millions de dollars de pertes par jour

En raison des luttes politiques claniques qui ont conduit au blocage des sites pétroliers, la production libyenne d’«or noir» a baissé d’environ 600 000 barils par jour, soit la moitié de son niveau quotidien.

Le blocage des sites pétroliers en Libye entraîne un manque à gagner de « 60 millions de dollars » par jour, au moment où les prix flambent sous l’impact de la guerre en Ukraine, déplore le ministre du Pétrole et du Gaz, Mohamad Ahmad Aoun, dans un entretien à l’AFP.

Depuis la mi-avril, la production pétrolière, principale source de revenus de la Libye, est perturbée par une vague de fermetures forcées. La Compagnie nationale de pétrole (NOC), seule autorisée à commercialiser le brut libyen, a annoncé l’arrêt des opérations dans deux importants terminaux pétroliers et la fermeture de nombreux gisements.

« La production a baissé d’environ 600 000 barils par jour », soit la moitié de son niveau quotidien », souligne le ministre.

« En calculant le prix de vente à 100 dollars le baril, les pertes quotidiennes sont d’au moins 60 millions de dollars », ajoute-t-il, alors que le marché est sous pression en raison de la guerre en Ukraine.

Dotée des réserves les plus abondantes d’Afrique, la Libye est en proie à une grave crise politico-institutionnelle, dernier écueil en date dans le processus de transition censé tourner la page des années du régime de Mouammar Kadhafi, renversé en 2011.

« Les fermetures affectent les infrastructures pétrolières, en particulier les oléoducs, nuisent à la réputation de la Libye et entraînent une perte de confiance en elle sur le marché international », regrette M. Aoun.

« Quand on livre une quantité donnée à un client et que le lendemain on n’est plus en mesure de le faire, cela fait perdre à la Libye sa place sur le marché international », martèle-t-il.

Les Etats-Unis se sont dit le 27 avril « profondément préoccupés » par ces blocages et ont appelé à y mettre fin « immédiatement ».

Dans l’interview, M. Aoun a passé sous silence toute dimension politique du blocage. « En apparence, ceux qui appellent à la fermeture disent avoir des revendications pour le développement de leurs régions », a-t-il commenté.

Les derniers blocages sont survenus après l’annonce du transfert par la NOC de huit milliards de dollars de revenus pétroliers dans les caisses du gouvernement de Tripoli, suscitant l’ire du camp de l’Est.

« Il n’y aucun pays au monde qui distribue ses recettes. Les citoyens demandent l’amélioration des services de base, la santé, l’éducation, la construction de routes. Chaque citoyen est en droit de le faire, mais nous refusons tout chantage », insiste M. Aoun.

M.E./Agences

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