LA TRICHE SUR L’ÂGE PLOMBE LES PROGRÈS DU FOOTBALL CONTINENTAL, SELON DANNY JORDAAN

Le président de la Fédération sud-africaine de football (SAFA), Danny Jordaan, préconise une lutte sans merci contre la triche sur l’âge, un phénomène qui selon lui ’’fait dérailler les progrès’’ du football.

S’adressant à des éducateurs de football de son pays qui suivaient un cours d’entraîneurs pour l’obtention de la License D de la Confédération africaine de football (CAF), Jordaan a appelé ces futurs éducateurs à combattre la fraude sur l’âge, s’ils veulent voir l’Afrique devenir une force mondiale du football.

« La tricherie liée à l’âge fait dérailler les progrès du football sur le continent », leur a-t-il lancé, avant de les exhorter à faire de la lutte contre le fléau de la triche sur l’âge « un combat personnel de tous les jours ».

« L’Afrique a remporté à de nombreuses reprises des tournois de la FIFA des moins de 17 ans, moins de 20 ans et les Jeux olympiques, mais n’a jamais atteint la finale de la Coupe du monde masculine senior », a rappelé Jordaan, président du Comité d’organisation de la Coupe du monde 2010.

Il soutient que dans la plupart des cas, « les équipes africaines alignent des joueurs trop âgés dans ces tournois juniors et lorsque les mêmes joueurs arrivent dans les équipes nationales senior, ils sont en phase déclinante parce que trop âgés en réalité ».

Danny Jordaan, ancien président de la Commission du football des jeunes à la CAF, note que les équipes africaines et les Africains en général sont régulièrement points du doigt à cause de la triche sur l’âge.

Ce phénomène expliquerait selon lui les difficultés que rencontrent les sélections africaines seniors lors des compétitions mondiales au cours desquelles les petites catégories brillent pour leur part.

Le président de la SAFA rappelle « avoir observé la même tendance lors du tournoi des écoles panafricaines qui s’est tenu récemment à Kinshasa en RD Congo où la plupart des pays ont aligné des joueurs apparemment trop âgés ».

Certaines compétitions continentales sont souvent entachées par des accusations de fraude sur l’âge, à l’image de CAN des moins de 17 ans tenue en 2019, lors de laquelle la Guinée avait été disqualifiée et suspendue par la Confédération africaine de football (CAF).

Ce pays ouest africain a été reconnu coupable d’avoir fait jouer des jeunes ayant dépassé l’âge requis pour cette compétition.

Danny Jordaan, évoquant la formation des coachs, a relevé que « l’avenir d’un grand pays de football se trouve dans les écoles et
les jeunes, donc cette formation est très importante ».

Il a rappelé que l’objectif de la Fédération sud-africaine de football est de produire autant d’entraîneurs que possible, « afin que le ratio entraîneur/ joueur devienne gérable ».

« Dans le monde développé, en particulier en Europe, le ratio entraîneur/joueur est de 20 joueurs par entraîneur, alors que sur le
continent (Afrique), il est généralement de 200 joueurs ou plus pour un entraîneur », d’où la nécessité d’inverser cette tendance, dit-il.

« Afin de produire autant d’entraîneurs que possible, nous devons avoir des cours d’entraîneurs réguliers », a-t-il conclu lors de ce séminaire de formation (24 avril-1er mai).

aps

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