Le 26e lancement orbital du lanceur léger Electron est un succès, et pour la première fois la fusée est revenue de la stratosphère en se payant une acrobatie en hélicoptère !
L’entreprise néo-zélandaise et américaine Rocket Lab se taille une belle réputation dans le milieu spatial depuis maintenant plusieurs années. La firme qui enchaîne les lancements commerciaux avec son lanceur léger Electron a franchi une étape de plus vers la réutilisabilité dont elle a fait l’objectif.
La mission nommée There and Back Again (Aller-Retour) s’est déroulée comme une mission « de routine » dans la nuit du 2 au 3 mai (heure française) et a permis de déployer avec succès 34 petits satellites conçus par plusieurs pays dans le monde, dont un français.
Electron lifts-off for #ThereAndBackAgain! Only mins later this booster came back to Earth under parachute & was caught by our🚁as planned. The stage was then offloaded for an ocean splashdown & collection by our recovery vessel. A major step forward for our recovery program! pic.twitter.com/KNISJ0hFMz
— Rocket Lab (@RocketLab) May 3, 2022
Un objectif : réutiliser
C’est le 6e succès d’affilée pour la petite fusée qui a connu jusque-là trois échecs sur ses 26 lancements orbitaux depuis la péninsule de Māhia, au nord de la Nouvelle-Zélande. Jusqu’à présent Electron demeure une fusée à usage unique comme presque toutes les fusées utilisées aujourd’hui. Mais l’objectif de l’entreprise est de la rendre réutilisable, non pas en planant comme la navette spatiale ou par un atterrissage propulsé comme les fusées de SpaceX, mais par hélicoptère !
Cependant, plusieurs choses divergent du projet d’Elon Musk, si ce dernier maintient que la réutilisation permet l’abaissement des coûts de lancement, la volonté de Rocket Lab est de permettre une haute cadence de tir. De plus, comme l’atterrissage n’est pas propulsé, Electron garde presque toute sa capacité d’emport contrairement à une Falcon 9 qui se doit de garder des réserves de carburant, carburant inutilisé donc pour placer des charges en orbite.
Les énormes contraintes que pose la réutilisation spatiale restent néanmoins de mise. Electron a vu ses matériaux adaptés pour une rentrée atmosphérique à haute vitesse, et notamment ceux qui constituent les neuf propulseurs Rutherford. La fusée doit assurer un retournement en l’air à la manière de Starship et un déploiement correct de parachutes. Ces étapes ont déjà été réalisées, mais le plus gros morceau restait à faire.
And back again…
Le premier étage d’Electron a déjà été récupéré lors d’une précédente mission simplement à l’aide de parachutes, et la capture par les hélicoptères a elle aussi été tentée mais avec un étage de fusée largué en l’air, qui ne revenait donc pas d’un voyage à haute vitesse dans l’espace.
La vraie répétition générale en conditions réelles est désormais chose faite, après un décollage à 00 h 50 (heure de Paris) et 18 minutes de vol, Electron réalise correctement ses manœuvres, déploie son parachute et se fait attraper par l’hélicoptère comme prévu. Cependant le comportement de l’aéronef s’est révélé anormal et, par sécurité, le pilote a préféré décrocher le précieux colis qui s’est alors déposé en parachute à la surface de l’océan.
Une réussite donc pour Rocket Lab qui a franchi un beau jalon. On retrouvera l’entreprise et la petite Electron très bientôt pour l’excitante mission Capstone de la Nasa, un nanosatellite qui sera envoyé autour de la Lune pour tester la trajectoire de la future station spatiale lunaire Gateway !
futura