La sécheresse s’étend et s’intensifie en France

La sécheresse continue de s’aggraver en France avec la persistance de conditions météo chaudes et sèches ces prochaines semaines. Cette situation de blocage météo durable fait suite à quatre mois consécutifs et déficitaires en pluie sur le pays.

Les quatre premiers mois de l’année ont été déficitaires en matière de précipitations en France : -41 % en janvier, -38 % en février, -38 % en mars et -25 % en avril. Selon Météo France, le cumul de pluie moyen sur l’ensemble du pays est le plus faible depuis 11 ans. Ce cumul correspond à ce que l’on retrouvait à la même époque pour les grandes sécheresses historiques de 1976, 1993, 1997 et 2011. Après un mois de décembre 2021 marqué par des précipitations excédentaires, la sécheresse de janvier et février n’apparaissait pas encore comme importante, mais la situation s’est aggravée en mars et avril, au moment où les pluies du printemps sont censées jouer un rôle bénéfique.

La région PACA n’avait jamais connu un tel déficit de pluie
En Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), région la plus touchée, le déficit de précipitations est de 38 % en avril selon Météo France, et il s’élève à 58 % sur les quatre premiers mois de l’année. En ce qui concerne la période de début janvier à fin avril, il s’agit de la valeur de déficit la plus élevée enregistrée depuis 1958, soit depuis le début des relevés. La faute à des situations de blocage anticyclonique et à des flux de sud répétitifs (notamment responsables des nuages de sable sur la France).

Après le Sud-Est, la région Grand Est et le nord de la Nouvelle-Aquitaine sont également fortement impactés par la sécheresse : cependant, dans ces deux zones, la situation s’est légèrement améliorée grâce aux pluies d’avril. Le déficit de pluie est également important sur une bonne partie nord du pays. À Paris-Montsouris, il n’a pas été recueilli de pluie significative (au moins un millimètre en 24 heures) depuis le 15 avril dernier. Les postes de Dieppe, Beauvais, Abbeville, Amiens, Charleville-Mézières, Reims et Troyes n’ont pas, eux aussi, recueilli de pluie significative durant les 15 derniers jours d’avril 2022. Sur la moitié nord du pays, la bise de nord-est a joué un rôle important : il s’agit du plus sec des vents et celle-ci a largement dominé durant le mois d’avril.

Le déficit de précipitations n’occasionne pas seulement une sécheresse superficielle des sols, mais impacte aussi les nappes phréatiques. Leur niveau est bas dans la région PACA, Grand Est, Nouvelle-Aquitaine et Poitou-Charentes selon le BRGM.

Les tendances saisonnières prévoient une aggravation de la sécheresse
Pas d’amélioration à attendre concernant les pluies avant au moins 10 à 15 jours selon les données de Météo France. Le temps va rester plutôt sec jusqu’au 20 mai minimum, malgré quelques averses orageuses, la sécheresse des sols va donc continuer à s’aggraver. « Le mois de mai est toujours associé à une baisse de l’humidité des sols, c’est normal, mais la sécheresse est bien plus forte et prématurée que la normale. Elle correspond à une situation de juin, voire juillet selon les régions, d’après François Jobard de Météo France. Les sols agissent comme un réservoir d’eau, et actuellement le réservoir se vidange beaucoup trop vite. »

Alors que la semaine prochaine s’annonce à nouveau chaude et ensoleillée, les tendances saisonnières de Météo France, un aperçu global des trois prochains mois, prévoient à nouveau un temps plus sec que la moyenne au sud. En mai, juin et juillet, la moitié sud devrait à nouveau être sous l’influence régulière de l’anticyclone avec un temps sec et calme. Au nord par contre, aucune tendance météo ne se dégage en priorité pour les prochains mois.

Les prévisions saisonnières de Météo France concernant les précipitations des trois prochains mois. © Météo France
Les prévisions saisonnières de Météo France concernant les températures des trois prochains mois. © Météo France
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