L’homme d’affaires, Elon Musk, qui va racheter Twitter pour 44 milliards de dollars, a déclaré mardi qu’il comptait annuler l’exclusion de l’ancien président américain Donald Trump du réseau social. Il trouve cette suspension définitive « moralement mauvaise ».
Elon Musk s’est érigé en farouche défenseur de la liberté d’expression. En ce sens, il s’est dit prêt, mardi 10 mai, à lever la suspension définitive du compte de Donald Trump mise en œuvre après l’attaque du Capitole, une décision « moralement mauvaise » à ses yeux.
S’il parvient à racheter Twitter pour 44 milliards de dollars, « je lèverai la suspension définitive [de l’ancien président] », a ainsi affirmé l’homme d’affaires lors d’une conférence organisée par le Financial Time.
L’ancien président américain a été banni de Twitter le 8 janvier 2021 en raison du risque d’incitation à la violence après l’attaque violente du Capitole. Avec 88 millions d’abonnés, la plateforme était jusqu’alors son principal outil de communication au quotidien.
Le fondateur et ex-patron de Twitter, Jack Dorsey, avait estimé à l’époque que la mise à l’écart de Donald Trump était « la bonne » décision, mais constituait néanmoins un « échec » et « [établissait] un précédent » qui lui semblait « dangereux » par rapport au pouvoir détenu par les grandes entreprises.
Préférence pour des suspensions temporaires
« Je pense que c’était une erreur, car cela a aliéné une grande partie du pays et n’a finalement pas empêché Donald Trump de se faire entendre [puisqu’il est maintenant sur son propre réseau social] », a souligné l’entrepreneur.
Les interdictions définitives devraient être « extrêmement rares » et réservées par exemple aux faux comptes, a-t-il ajouté lors de son intervention par vidéo.
Lever le bannissement de l’ancien président « ne veut pas dire que n’importe qui peut dire ce qu’il veut, s’ils disent quelque chose d’illégal ou de destructeur pour le monde », a souligné le patron de Tesla. « Mais je pense que les bannissements permanents sapent fondamentalement la confiance dans Twitter en tant que place publique où tout le monde peut exprimer son opinion. »
Il a aussi estimé que Twitter était « politiquement biaisé à gauche », car basé à San Francisco, et devait être « plus impartial ».
Mais le multimilliardaire, qui souhaite retirer Twitter de la Bourse, a d’ores et déjà proclamé vouloir en faire un bastion de la liberté d’expression, qu’il juge bafouée par une modération des contenus trop stricte. Mardi, il a clairement exprimé sa préférence pour des suspensions temporaires ou la suppression des tweets les plus problématiques plutôt que pour des interdictions pures et simples.
Un retour exclu par Donald Trump
L’opération de rachat de Twitter n’est pas encore finalisée. Si l’offre du patron de Tesla a été acceptée par le conseil d’administration, les actionnaires doivent encore approuver l’accord et « plusieurs questions doivent encore être résolues », a rappelé Elon Musk. « Dans le meilleur des cas, ce sera peut-être fait dans deux ou trois mois. »
Ces déclarations interviennent alors que Donald Trump a lui-même exclu de revenir sur le réseau social, affirmant vouloir rester sur la plateforme Truth Social qu’il a lancée en février. Celle-ci peine toutefois encore à prendre de l’ampleur le compte de l’ex-locataire de la Maison Blanche n’y compte que 2,7 millions d’abonnés.
Reuters