Togo – Après l’attaque terroriste à la frontière avec le Burkina Faso : Le choc et la consternation

(FILES) In this file photo taken on February 17, 2020 Togolese soldiers stand guard as they patrol at Namoundjoga village in northern Togo. - Suspected jihadists have killed 8 soldiers and injured 13 others in northern Togo at the border with Burkina Faso, the government said on May 11, 2022, in the first deadly "terrorist attack" in the country. (Photo by PIUS UTOMI EKPEI / AFP)

L’attaque terroriste, qui a fait huit morts dans le Nord du Togo ce mercredi 11 mai 2022, a suscité une onde de choc dans le pays du Président Faure Gnassingbé. Le poste de sécurité de Kpinkankandi, dans le canton de Kandjouaré à la frontière avec le Burkina Faso, a été pris pour cible par des hommes armés.

La dernière attaque terroriste, qui a frappé le pays de Faure Gnassingbé, montre à quel point la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest se pose avec acuité. Ainsi Rfi note que toute la région des savanes, au Togo, demeure secouée par cette attaque violente et les populations sont consternées. Cet habitant de Kpinkankandi n’en revient toujours pas. En pleine nuit vers 2h, ce mercredi, il est réveillé par des hommes qui passent dans le village. Deux groupes traversent les concessions, l’un composé d’une vingtaine d’individus, l’autre d’une trentaine, fait remarquer la radio française : «Ils étaient à pied, ils avaient laissé les motos à côté, à peine à un kilomètre, avant de traverser pour le Togo. Dans nos cours, ils passaient, mais ils n’ont rien dit aux civils. On est restés enfermés dans nos chambres. Les enfants pleuraient. On avait peur.»

Les coups de feu durent plusieurs heures. Les habitants apprennent le décès de huit soldats dans la journée. «Nous avons la peur au ventre. Ces gens-là n’ont pas une tenue pour les distinguer. La population a doucement repris les activités. Mais mercredi, tout le monde est rentré vite et à 19 h, tout le monde était dans sa chambre», explique un habitant d’une localité voisine, qui concède que la psychose commence à s’installer.

Un habitant de Dapaong confirme que mercredi, bars, restaurants et tous les lieux de réjouissance ont vite baissé leurs rideaux à la nuit tombée. L’inquiétude, doublée d’impuissance face à ce groupe d’individus, suscite des interrogations, selon notre correspondant à Lomé, Peter Sassou Dogbé. «Jusqu’à quand ?», lance un autre habitant malgré la patrouille renforcée des forces de défense et de sécurité.

Fuite de paysans
«C’est très difficile, très dramatique», confie un religieux. Selon lui, ces individus profitent de poches sur la frontière pour «nous attaquer» et de conclure : «Les forces de sécurité ne peuvent malheureusement pas être partout sur la frontière.»

Dans les villages environnants, quelques paysans, sous le choc de l’attaque, fuient vers les collines. Ils évitent les pistes, disent-ils, de peur de tomber sur ces engins explosifs improvisés dont se servent plus souvent les terroristes.

Après l’appel du gouvernement aux populations à collaborer étroitement avec les forces de défense et sécurité, chefs de village, notables et chefs religieux se concertent, confie un élu local. Ils sensibiliseront les populations à dénoncer tout individu suspect.

En réaction à ces évènements, la Commission de la Cedeao a condamné avec la plus grande fermeté, cet acte terroriste. Elle tient à exprimer, au nom des institutions de l’organisation régionale, ses condoléances aux familles endeuillées, au gouvernement et au Peuple togolais, et souhaite prompt rétablissement aux blessés.

La Commission de la Cedeao salue également l’engagement résolu des autorités togolaises dans la protection du territoire national. Non sans réitérer sa détermination à accompagner leurs efforts dans la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest.

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