Le Mali a annoncé dimanche soir son retrait du G5 Sahel et de sa force militaire anti-jihadiste pour protester contre le refus qui lui est opposé d’assurer la présidence de cette organisation régionale, dans un communiqué. « Le gouvernement du Mali décide de se retirer de tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe » anti-jihadiste, indique ce communiqué.
Le G5 Sahel a été créé en 2014 et sa force anti-jihadiste lancée en 2017.
Outre le Mali, le G5 Sahel, composé d’environ 5.000 militaires, est formé du Burkina, de la Mauritanie, du Tchad et du Niger. Mercredi 11 mai, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, alertait déjà sur les conséquences des coups d’Etat militaires au Mali mais aussi au Burkina Faso qui mettent à mal sa capacité opérationnelle.
« Je suis profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation sécuritaire au Sahel, ainsi que par l’effet potentiellement néfaste que la situation politique incertaine au Mali, au Burkina Faso et au-delà aura sur les efforts visant à rendre plus opérationnelle la Force conjointe G5 Sahel », dit-il dans un rapport remis au Conseil de sécurité et obtenu par l’AFP.
Relations difficiles entre le Mali et la France
Le Mali traverse une crise politique depuis plusieurs années, bien avant le coup d’Etat militaire en août 2020. La junte arrivée au pouvoir a promis de rétablir un régime civil après le putsch, mais elle est sous le coup de sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pour avoir ignoré un engagement antérieur d’organiser des élections en février cette année.
Les relations entre la France et les militaires maliens se sont détériorées en raison de leurs différends concernant la présence des troupes françaises au Mali pour combattre les groupes djihadistes. Le tribunal de Bamako a même convoqué le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian dans le cadre d’une enquête portant sur une « atteinte aux biens publics et autres infractions », a appris mercredi 11 mai l’AFP auprès d’un tribunal de Bamako.
La diffusion des deux médias audiovisuels français, RFI et France 24 déjà coupée depuis mi-mars, a été définitivement suspendue mercredi 27 avril, signe d’une escalade des tensions entre Paris et Bamako. (Orange & Média Services)
Le communiqué du Gouvernement de la transition malienne
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