Candidatures de la Suède et de la Finlande à l’Otan : une « grave erreur » pour la diplomatie russe

Finnish Foreign Affairs Minister Pekka Haavisto (R) and Defence Minister Antti Kaikkonen give a press conference to announce that Finland will apply for NATO membership at the Presidential Palace in Helsinki, Finland on May 15, 2022. - "Today, the President of the Republic and the Government's Foreign Policy Committee have jointly agreed that Finland will apply for NATO membership, after consulting parliament. This is a historic day. A new era is opening", President Sauli Niinisto said. As the next step, the Finnish parliament will convene on Monday, May 16, 2022 to debate the decision, with current projections showing a large majority of the country’s 200 member parliament supporting the bid. (Photo by Alessandro RAMPAZZO / AFP)

Les candidatures de la Suède et de la Finlande à l’Otan en réaction à l’offensive de la Russie contre l’Ukraine constituent une « grave erreur », a jugé lundi 16 mai le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov. La diplomatie russe relevant que « le niveau de tension militaire (allait) augmenter ».

Conséquence directe de l’invasion russe de l’Ukraine, les Parlements de la Finlande et de la Suède se penchent lundi 16 mai sur les candidatures des deux pays nordiques à l’Otan.

Une adhésion qui suscite l’hostilité de la Russie. Par la voix de sa diplomatie, elle menace : « C’est une grave erreur supplémentaire dont les conséquences auront une portée considérable », a estimé le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, cité par l’agence russe Interfax.

 

Selon lui, la réponse de la Russie « dépendra des conséquences pratiques de l’adhésion » des deux pays scandinaves à l’Alliance atlantique. « Pour nous, il est clair que la sécurité de la Suède et de la Finlande ne sortira pas renforcée par cette décision », a-t-il martelé, relevant que « le niveau de tension militaire (allait) augmenter ».

Ce n’est pas la première fois que Moscou menace. Informé samedi par le président finlandais de la candidature imminente, Vladimir Poutine lui a signifié qu’adhérer à l’Otan « serait une erreur », jugeant qu’il « n’y a aucune menace à la sécurité de la Finlande », selon le Kremlin.

La Finlande a malgré tout annoncé dimanche 15 mai sa candidature « historique » à l’Otan, son président ne croyant pas à une opération militaire. « Après mon appel avec Poutine, je le pense d’autant plus », a affirmé M. Niinistö, indiquant que la conversation n’avait donné lieu à aucune « menace ».

Le même jour, la Première ministre sociale-démocrate suédoise Magdalena Andersson a indiqué qu’elle voulait s’assurer d’un « large soutien » parlementaire, avant l’annonce de la décision officielle du gouvernement suédois.

L’OTAN, une menace existentielle pour la Russie

Pour Helsinki et Stockholm, deux pays qui n’avaient jamais rejoint l’Alliance même au pic de la Guerre Froide, ce revirement est le résultat de l’offensive russe contre l’Ukraine, Moscou étant perçue comme une menace par ses voisins. La Finlande en particulier partage quelque 1.300 km de frontières avec la Russie.

Moscou avait, entre autres motifs, justifié son assaut contre l’Ukraine par son rapprochement avec l’Otan et le soutien politique, diplomatique et militaire de celle-ci à Kiev. Le pouvoir russe voulait ainsi repousser les Occidentaux de ses frontières. Les pays de l’Alliance fournissent par ailleurs des armes aux forces ukrainiennes qui combattent l’armée russe depuis bientôt trois mois.

Pour le secrétaire général de l’Alliance atlantique Jens Stoltenberg, les candidatures de la Finlande et de la Suède sont la preuve « qu’une agression ne paie pas », en assurant que l’Otan est prête à renforcer les « garanties de sécurité » pour ces deux pays.

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