C’est l’événement de ce début de festival : la superstar américaine Tom Cruise a foulé le tapis rouge dans une atmosphère de liesse pour présenter « Top Gun : Maverick », la suite du film culte qui a lancé sa carrière. Un retour sur la Croisette, après trente ans d’absence, scruté par de nombreux fans prêts à tout pour approcher leur idole.
Un énorme casque de trois mètres de haut trône devant le Grand Hôtel de Cannes, en bord de mer. À l’intérieur, un écran géant diffuse en boucle la bande annonce de « Top Gun : Maverick », la suite du légendaire film qui, en 1986, a lancé l’une des plus belles carrières d’Hollywood.
« Tom Cruise est l’un des acteurs dans l’histoire du cinéma qui, dans ses choix, dans ses projets, dans son travail, a le plus grand taux de réussite », a salué le directeur du Festival de Cannes, Thierry Frémaux, honoré de recevoir cette année la star américaine.
Une visite d’autant plus marquante qu’elle signe son grand retour sur la Croisette, trente ans après sa seule et unique montée des marches, pour le film « Horizons lointains », de Ron Howard, en 1992. Le nom de Tom Cruise, arrivé la veille à Cannes, est sur toutes les lèvres.
« Un grand artiste, une inspiration »
À 11 h, devant le Palais des festivals, plusieurs dizaines de fans font déjà le pied de grue, prêt à tout pour approcher, ne serait-ce que quelques secondes, leur idole.
« Rien n’aurait pu m’empêcher de venir », lance, tout sourire, Tania Lopez-Palayo, « super fan » de Tom Cruise. La Grenobloise de 17 ans a fait cinq heures de route avec sa mère, la veille au soir, pour être aux premières loges à Cannes. Arrivées dès 7 h du matin derrière les barrières de la Croisette, à quelques pas du célèbre tapis rouge du Festival, elles espèrent obtenir un « selfie, un autographe, voire un baiser… ne serait-ce qu’à distance ».
Interrogé sur ses films préférés, Tania cite, sans surprise, « Top Gun », qu’elle a visionné un « nombre incalculable de fois”, mais aussi le film de guerre « Walkyrie » (2008), le mélodrame amoureux « Cocktail » (1988) ou bien le road-movie multi-oscarisé « Rain Man » (1988). « C’est un grand artiste, une inspiration. Il incarne la liberté dans le choix des rôles et un grand respect pour le cinéma », commente Nathalie, sa mère, partageant l’enthousiasme de sa fille.
Tom Cruise, une cible de choix
Quelques mètres derrière Tania et Nathalie, deux septuagénaires assises sur des marchepieds transpirent en plein cagnard. « C’est dur, mais c’est la passion », soupire Martine, sous le regard amusé de son amie Nicole.
Depuis près de trente ans, cette Cannoise traque et photographie « tous les Américains » sur le tapis rouge. Chaque photo est classée, religieusement, dans ses albums. « Les Français m’intéressent un peu moins, ils sont plus dédaigneux. Les Américains, eux, ils signent les selfies, les photos… Ça fait partie de leur travail, ils savent que c’est grâce à nous qu’ils sont là ».
Pour Martine, cette journée est un grand jour, une rare occasion d’ajouter la star de « Top Gun » à son tableau de chasse. « J’ai commencé mes photos en 1994, deux ans après son passage. J’ai George Clooney, Brad Pitt, Sharon Stone mais lui je ne l’ai jamais eu ! »
Défenseur du grand écran
À 16 h, la salle Debussy du palais est prise d’assaut. Tom Cruise y tient une rencontre avec le public avant la première internationale de « Top Gun : Maverick ». Après la projection d’une compilation d’extraits de ses meilleurs films, la star, accueillie par une double standing ovation, s’est inclinée longuement, l’air ému. « Après tout ce que nous avons vécu ces deux dernières années, c’est un si beau moment, un si grand privilège d’être ici avec vous », a-t-il déclaré en préambule.
Interrogé sur l’importance grandissante des plateformes, Tom Cruise s’est posé en défenseur du septième art. « Il y a une façon très spécifique de faire du cinéma et je fais toujours mes films pour le grand écran. J’aime cette expérience et je veux que les autres la partagent aussi ».
L’acteur a également expliqué que son choix de faire lui-même ses cascades était un moyen d’aller plus loin dans l’expérience cinématographique. « Si je fais une comédie musicale, je veux chanter. Si je fais un film de danse, je veux danser. (…) Quand j’ai fait ‘Mission Impossible’, tout le monde m’a dit que c’était une mauvaise idée. Mais je voulais pousser la forme artistique et la rendre divertissante ».
Hommage de la Patrouille de France
Dehors autour du tapis rouge, la tension est à son comble pour accueillir l’équipe du film. Après la montée des marches d’Omar Sy pour l’avant-première de « Tirailleurs », un brouhaha de voix s’élève. Tom Cruise fait son apparition, arpentant longuement l’allée pour échanger quelques mots avec ses fans, se prêter au jeu des selfies et signer des autographes. Une montée des marches en grande pompe, marquée par un double passage de la formation bleu, blanc, rouge de la Patrouille de France, au-dessus du tapis rouge.
Au premier rang, Tania, la jeune fan de Tom Cruise n’en a pas raté une miette. « J’ai pu parler avec Tom Cruise, prendre un selfie et le complimenter pour son travail », raconte-t-elle avec exaltation. « Il est venu vers nous avec le sourire, il était attentif avec ses fans, ça valait vraiment le coup ! C’était une expérience surréaliste et merveilleuse ».
Sitôt la montée des marches terminée, Tania et sa mère Nathalie ont plié bagages direction Grenoble. Cinq heures de route, de nouveau, après une longue journée d’attente. Tom Cruise, lui aussi, ne s’est pas attardé sur la Croisette. Une fois sa projection terminée, la superstar a décollé pour Londres, où il est attendu jeudi pour une nouvelle présentation de “Top Gun : Maverick”, cette fois en compagnie de membres de la famille royale britannique.
france24