Moscou expulse des dizaines de diplomates européens dont 34 Français

Des dizaines de diplomates français, italiens et espagnols, ont été expulsés en représailles aux expulsions similaires de diplomates russes décidées dans la foulée de l’offensive russe en Ukraine, suscitant les protestations des capitales européennes.

34 diplomates français sont expulsés de Russie, comme l’a annoncé Moscou ce mercredi 18 mai. Paris « condamne fermement » cette décision, estimant qu’elle ne reposait sur « aucun fondement légitime ».

« Cette décision est présentée par la partie russe comme une réponse aux décisions de la France » en avril dernier, où « plusieurs dizaines d’agents russes » soupçonnés d’être des espions avaient été expulsés, indique un communiqué du Quai d’Orsay.

Or, « le travail des diplomates et des personnels de notre ambassade en Russie s’inscrit à l’inverse pleinement dans le cadre de la convention de Vienne sur les relations diplomatiques et consulaires », ajoute-t-il. « La décision des autorités russes ne repose sur aucun fondement légitime. Nous ne pouvons que la déplorer », poursuit le communiqué.

L’ambassadeur de France à Moscou, Pierre Lévy, a été convoqué ce mercredi au ministère russe des Affaires étrangères et s’est vu remettre une note signifiant que « 34 collaborateurs des établissements diplomatiques français en Russie ont été déclarés ‘personae non gratae' », a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué. Ils doivent quitter la Russie d’ici deux semaines, selon la même source.

Des diplomates italiens et espagnols également expulsés

La France a annoncé en avril l’expulsion de 41 diplomates russes qui se livraient selon elle à des activités d’espionnage sous couvert de leur ambassade, précisant que la sanction s’inscrivait dans « une démarche européenne ». La Russie a « protesté fermement » ce mercredi contre « la décision provocatrice et infondée des autorités françaises » d’expulser les diplomates russes, a précisé le communiqué de la diplomatie russe en soulignant que cette mesure « porte un grave préjudice aux relations russo-françaises, ainsi qu’à une coopération bilatérale constructive ».

De nombreux autres pays européens comme l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, la Slovénie, l’Autriche, la Pologne, la Grèce ou la Croatie ont massivement expulsé des diplomates russes depuis le début de l’offensive russe en Ukraine le 24 février. Dans certains cas, ces expulsions ont été accompagnées d’accusations d’espionnage.

Moscou, qui a promis de répondre à chacune de ces mesures, a également annoncé ce mercredi l’expulsion de 24 diplomates italiens et 27 espagnols. Selon des médias russes, l’ambassadeur de Suède a lui aussi été convoqué ce mercredi au ministère russe des Affaires étrangères.

L’Italie a qualifié d' »acte hostile » l’expulsion des diplomates européens, mais appelé à ne pas rompre les canaux diplomatiques avec la Russie. « Si nous parvenons à la paix, nous y parviendrons grâce à ces canaux diplomatiques », a déclaré le chef du gouvernement italien Mario Draghi lors d’une conférence de presse à Rome.

Dans ce contexte de tensions sans précédent entre les Russes et les Occidentaux, les élus municipaux de Moscou ont proposé ce mercredi de baptiser « Place des Défenseurs du Donbass » une zone – jusqu’ici sans nom – située devant l’ambassade des Etats-Unis dans la capitale russe. En 2018, une portion d’avenue longeant l’ambassade de Russie à Washington avait été officiellement baptisée « Boris Nemtsov Plaza », en l’honneur de l’opposant russe assassiné à Moscou en 2015.

AFP

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