États-Unis : l’Oklahoma adopte une loi qui interdit totalement l’avortement

FILE PHOTO: The Oklahoma State Capitol is seen in Oklahoma City, Oklahoma, U.S. on September 30, 2015. REUTERS/Jon Herskovitz/File Photo

Déjà interdit dès six semaines de grossesse, l’avortement pourrait très rapidement être totalement banni dans l’Oklahoma, si le gouverneur signe la loi adoptée jeudi par le Parlement local. Un vote qui intervient au moment où un nouvel arrêté de la Cour suprême pourrait changer la jurisprudence en vigueur.

Le Parlement de l’Oklahoma a adopté jeudi 19 mai une loi interdisant tout avortement dès la fécondation, faisant de ce bastion conservateur du sud des États-Unis l’État possédant la réglementation la plus restrictive en matière d’interruption volontaire de grossesse. Le vote est intervenu alors que le droit à l’avortement aux États-Unis est menacé par la Cour suprême qui, selon un document révélé par Politico, semble prête à revenir en arrière, 50 ans après sa décision historique de protéger l’IVG.

Pour entrer en vigueur, le texte doit désormais être signé par le gouverneur Kevin Stitt. Cet élu républicain avait déjà indiqué qu’il apposerait sa signature sur toute loi imposant davantage de restrictions sur l’avortement. Inspiré d’une loi adoptée par le Texas en septembre, ce texte de loi de l’Oklahoma ouvre la porte, avec ce texte, à des poursuites lancées par de simples citoyens à l’encontre de personnes soupçonnées d’avoir avorté.

La définition de l’avortement, selon le texte, n’inclut toutefois pas « l’utilisation, la prescription, la fourniture, ou la vente de pilules du lendemain, ou de tout type de contraception ou de contraception d’urgence ».

Kamala Harris dénonce des attaques envers les femmes
La vice-présidente américaine Kamala Harris a dans la foulée dénoncé la décision du Parlement de l’Oklahoma comme « la dernière en date d’une série d’attaques flagrantes sur les femmes par des élus ». La vice-présidente a ainsi appelé les Américains à élire des dirigeants qui défendraient le droit à l’avortement « au niveau local, des Etats, et fédéral ». « Cela n’a jamais été aussi urgent », a-t-elle affirmé sur Twitter.

L’organisation Planned Parenthood, qui défend le droit à l’avortement, a annoncé de son côté qu’elle allait « assigner l’Oklahoma en justice ». « Il faut empêcher cette interdiction – ainsi que toutes les autres interdictions que cet Etat a votées au cours du mois passé », a poursuivi Planned Parenthood sur Twitter.

Le 3 mai, le gouverneur Kevin Stitt avait annoncé avoir signé une loi qui interdisait déjà l’avortement après six semaines de grossesse. « Je veux que l’Oklahoma devienne l’Etat le plus pro-vie dans le pays », avait-il dit en utilisant l’expression consacrée par les Américains opposés à l’avortement.

26 États prêts à interdire l’avortement
L’Oklahoma accueillait depuis quelques mois des milliers de Texanes cherchant à avorter, après le passage en septembre d’un texte similaire dans cet État voisin.

Même s’il est soutenu par une majorité de la population, selon de récents sondages, le droit à l’avortement est un sujet de société très clivant depuis l’arrêt historique « Roe v. Wade » de janvier 1973, qui protège le droit des Américaines à interrompre leur grossesse.

En cas de décision de la Cour suprême revenant sur ce droit, 26 États conservateurs, pour la plupart dans le centre et le sud du pays comme le Wyoming, le Tennessee ou la Caroline du Sud, sont prêts à interdire l’avortement purement et simplement.

AFP

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