Ukraine : Emmanuel Macron demande aux membres de l’OMS de condamner l’agression russe

Le président français a demandé dimanche aux pays membres de l’Assemblée mondiale de la santé (l’organe décisionnel suprême de l’OMS) de soutenir une résolution condamnant l’agression militaire de la Russie contre l’Ukraine, et « réaffirmé la pleine solidarité de la France et de l’Union européenne avec l’Ukraine ».

La guerre en Ukraine et son cortège de faim et de maladie va peser sur les discussions des 194 pays membres de l’OMS cette semaine pour tenter d’échafauder une réforme du système de santé mondial, dont les faiblesses ont été mises à nu par la pire pandémie depuis 100 ans.

« Là où va la guerre, la faim et la maladie suivent de près », a mis en garde le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans un discours d’ouverture de l’Assemblée mondiale de la santé plein d’émotion et de souvenirs, « d’un enfant de la guerre » en Éthiopie.

« La paix est indispensable à la santé », a-t-il martelé, avant de lancer : « Paix ! Paix ! Paix !.

Mais c’est bien la guerre lancée par la Russie contre l’Ukraine, qui va occuper en partie les délégués. Le président français, Emmanuel Macron, a appelé les membres de l’organisation à adopter, mardi, une résolution initiée par l’Ukraine, qui dénonce les attaques perpétrées par Moscou sur le système de santé mais aussi les gravissimes conséquences de l’invasion sur l’alimentation dans de nombreux pays, qui dépendent du grenier à céréales ukrainien et des engrais russes.

Si le texte condamne fermement la Russie, il ne prévoit « en aucun cas l’expulsion », faisait toutefois valoir un diplomate occidental.

Nombre de pays estiment que la coopération sanitaire est un domaine à part et à préserver.

Cette guerre « ne nous fait pas oublier que de nombreuses autres urgences, sur le reste de la planète, doivent continuer de nous mobiliser. La pandémie au premier chef », a souligné le président français.

Argent, nerf de la santé
Dès lundi, les ministres de la Santé devraient se succéder à la tribune pour cette première Assemblée en présentiel depuis le début de la pandémie, et on entrera dans le dur : le financement durable de l’OMS.

L’Organisation – à laquelle certains complotistes prêtent pourtant la volonté de contrôler la santé dans le monde – ne dispose que d’un budget biennal autour de 6 milliards de dollars.

Le problème vient des contributions fixées – les cotisations obligatoires des membres qui ne comptent que pour 16% du total en 2020-21. Le reste – des contributions volontaires – est plus difficile à planifier, à obtenir et souvent ces sommes sont désignées pour un objectif précis.

L’idée est de porter progressivement à 50% la part des cotisations obligatoires, sur une période d’une dizaine d’années pour permettre à l’OMS de mieux jouer son rôle mais non sans se réformer en contrepartie.

« Il n’y a pas de meilleur investissement que la santé », a assuré le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

Architecture
La pandémie de Covid-19 a permis de mettre à nu ce qui ne fonctionne pas dans le système mondial de santé.

L’Assemblée va donc se pencher sur le toilettage du Règlement sanitaire international (RSI), pour permettre de répondre plus efficacement et plus rapidement aux urgences sanitaires.

Dans la même veine, l’Assemblée devrait décider de la création d’une Commission permanente des urgences issue du Conseil exécutif de l’OMS et activable en 24 heures en cas d’urgence sanitaire de portée internationale -le plus haut niveau d’alerte de l’OMS.

En parallèle, a été lancé le chantier d’un nouvel accord international sur la santé mondiale, qui pour ses partisans devra être contraignant, et pourrait venir compléter le RSI.

En décembre, un groupe intergouvernemental de négociation a été créé pour y travailler.

Comme un fait exprès, les cas de variole du singe -une maladie endémique dans certaines parties de l’Afrique- s’étendent en Amérique du nord et en Europe, et si la plupart des cas sont pour l’heure sans gravité, le spectre d’une nouvelle crise de grande ampleur inquiète les autorités sanitaires.

 AFP

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