États-Unis : un tireur tue 19 enfants et deux adultes dans une école du Texas

Au moins 21 personnes – dix-neuf élèves et deux adultes – ont été tuées lors d’une fusillade, mardi, dans une école primaire à Uvalde, au Texas, rapportent les autorités locales. Le suspect, un adolescent de 18 ans, est également décédé. Joe Biden a appelé une nouvelle fois à adopter des mesures de régulation sur les armes à feu.

Une nouvelle fusillade vient endeuiller les États-Unis. Vingt-et-une personnes, dont dix-neuf enfants âgés de 7 à 10 ans et au moins un enseignant, ont été tuées mardi 24 mai par un adolescent armé dans une école primaire d’Uvalde, au Texas.

Identifié comme Salvador Ramos, le tireur a été tué par la police, ont indiqué les autorités locales.

Le suspect, qui aurait agi seul, a tué ses victimes « d’une façon atroce et insensée », a déclaré Greg Abbott, le gouverneur du Texas, lors d’une conférence de presse.

Deux personnes, une petite fille de 10 ans et une femme de 66 ans, sont encore dans un « état critique », a annoncé l’hôpital University Health, situé à San Antonio.

L’assaillant aurait d’abord visé sa grand-mère, dont l’état de santé restait à préciser, avant de se rendre à l’école et « d’abandonner sa voiture » pour entrer dans le bâtiment avec « une arme de poing » et peut-être « un fusil », selon le gouverneur. Les mobiles de cette attaque, l’une des pires dans une école depuis des années, sont pour l’instant inconnus.

Ce drame a frappé l’école primaire Robb de la ville d’Uvalde, située à environ 130 kilomètres à l’ouest de San Antonio. Plus de 500 enfants âgés de 5 à 7 ans, dont près de 90 % d’origine hispanique, étudiaient dans l’établissement pendant l’année scolaire 2020-2021, selon des données de l’État.

Les drapeaux mis en berne
Réagissant dès son retour d’Asie, le président américain Joe Biden a appelé à « affronter le lobby des armes » pour prendre des mesures de régulation. « Il est temps de transformer cette douleur en action pour chaque parent, pour chaque citoyen de ce pays », a-t-il lancé depuis la Maison Blanche, dénonçant « ceux qui empêchent ou repoussent ou bloquent des lois de bon sens sur les armes à feu », une pique destinée à l’opposition républicaine au Congrès.

La Maison Blanche a, par ailleurs, ordonné la mise en berne des drapeaux dans tous les bâtiments publics pour « honorer les victimes » d’Uvalde.

« Trop, c’est trop », s’est de son côté emportée la vice-présidente Kamala Harris. « Nos cœurs continuent d’être brisés. Nous devons trouver le courage d’agir », a-t-elle ajouté à l’adresse du Congrès, impuissant à légiférer malgré les tragédies.

La cheffe des démocrates au Congrès, Nancy Pelosi, a parlé d’un acte « monstrueux qui a volé l’avenir de chers enfants ». « Il n’existe pas de mots pouvant décrire la douleur et l’indignation face au massacre de sang froid de petits écoliers et d’enseignants », a-t-elle écrit dans un communiqué.

Le drame rappelle celui de l’école primaire de Sandy Hook, dans le Connecticut, où un déséquilibré âgé de 20 ans avait tué 26 personnes, dont vingt enfants âgés de 6 et 7 ans, avant de se suicider. Chris Murphy, sénateur démocrate de cet État, a « supplié » ses collègues élus d’agir, assurant que ces tragédies n’étaient pas « inévitables ».

Des fusillades récurrentes
Cette attaque a replongé le pays dans les affres des fusillades en milieu scolaire, qui se répètent fréquemment avec des images choquantes d’élèves traumatisés, obligés de se confiner dans leur classe avant d’être évacués par les forces de l’ordre.

L’Amérique avait été particulièrement marquée en 2018 par le drame dans un lycée de Parkland, en Floride, qui a fait 17 morts, dont une majorité d’adolescents.

Les fusillades dans les lieux publics sont quasiment quotidiennes aux États-Unis et la criminalité par arme à feu est en augmentation dans les grandes villes comme New York, Chicago, Miami ou San Francisco, notamment depuis la pandémie de 2020. Mi-mai, l’Amérique a été endeuillée par une fusillade raciste qui a causé la mort de dix Afro-Américains dans un supermarché de Buffalo, dans l’État de New York.

États-Unis : malgré les drames, les ventes d’armes à feu n’ont jamais été aussi prospères

L’entraîneur de la franchise de basket-ball des Golden State Warriors, Steve Kerr, a livré un vibrant plaidoyer pour la régulation des armes à feu, mettant en émoi et en colère le monde du sport américain. « Je ne vais pas parler de basket », a déclaré le coach lors d’une conférence de presse, juste avant le match entre les Warriors et les Mavericks, à Dallas.

« Quand allons-nous faire quelque chose ? Je suis fatigué. Fatigué de me présenter devant vous pour présenter mes condoléances aux familles anéanties. J’en ai assez. Nous allons jouer ce soir. Mais je veux que chaque personne qui écoute pense à son propre enfant ou son petit-enfant, sa mère ou son père, sa sœur ou son frère. Comment vous sentiriez-vous si cela vous arrivait aujourd’hui ? », a énuméré Steve Kerr, la gorge serrée et les yeux embués.

Frappant la table de la main devant lui, il s’en est pris aux sénateurs américains qui refusent de légiférer malgré la litanie des massacres. « Vous rendez-vous compte que 90% des Américains, quel que soit leur orientation politique, veulent une vérification des antécédents judiciaires ou psychologiques des acheteurs d’armes individuelles ? Nous sommes pris en otage par 50 sénateurs à Washington qui refusent même de soumettre cette mesure à un vote, malgré ce que nous, le peuple américain, voulons », a-t-il fustigé.

afp

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