La Corée du Nord tire trois nouveaux missiles après la visite de Joe Biden en Asie

This photo provided by the North Korean government shows a ballistic missile launched from a submarine Tuesday, Oct. 19, 2021, in North Korea. North Korea announced Wednesday, Oct. 20, 2021 that it had tested a newly developed missile designed to be launched from a submarine, the first such weapons test in two years and one it says will bolster its military’s underwater operational capability. Independent journalists were not given access to cover the event depicted in this image distributed by the North Korean government. The content of this image is as provided and cannot be independently verified. Korean language watermark on image as provided by source reads: "KCNA" which is the abbreviation for Korean Central News Agency. (Korean Central News Agency/Korea News Service via AP)

La Corée du Nord a tiré, mercredi, trois missiles, dont un missile balistique intercontinental présumé, a rapporté l’état-major de l’armée sud-coréenne. Ces tirs interviennent alors que le président américain Joe Biden vient de conclure un voyage en Corée du Sud et au Japon.

Pyongyang n’a attendu que quelques heures après le départ du président américain, Joe Biden, de la région. La Corée du Nord a tiré, mercredi 25 mai, un « missile balistique intercontinental (ICBM) présumé », a déclaré l’armée sud-coréenne.

Selon Séoul, au moins trois missiles ont été tirés depuis Sunan, dans la banlieue de Pyongyang, en direction de la mer du Japon, à 6 h (21 h GMT), 6 h 37 et 6 h 42.

« Le premier missile balistique (l’ICBM présumé) a une portée d’environ 360 km et une altitude d’environ 540 km », a précisé l’état-major sud-coréen dans un communiqué.

Le deuxième missile balistique « a disparu à une altitude de 20 km » tandis que le troisième projectile – un missile balistique à courte portée présumé – a parcouru environ 760 km à une altitude d’environ 60 km.

Le ministère japonais de la Défense a déclaré que l’un des missiles balistiques avait suivi « une trajectoire irrégulière ».

Pyongyang poursuit la technologie qui permettrait de manœuvrer les missiles après leur lancement, notamment une « technologie de vol plané hypersonique », qui rendrait plus difficile l’interception par les systèmes de défense antimissile.

« Un acte illégal »
« Le lancement successif par la Corée du Nord d’un missile balistique intercontinental présumé et de missiles balistiques de courte portée aujourd’hui est un acte illégal en violation directe des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies », a déclaré le gouvernement de Séoul après une réunion du Conseil national de sécurité.

L’armée sud-coréenne a également déclaré que la Corée du Sud et les États-Unis ont effectué un « exercice de tir de missiles sol-sol » et mobilisé des avions de chasse en réponse aux « provocations présumées de la Corée du Nord concernant des ICBM et des missiles ».

« Les États-Unis condamnent les multiples tirs de missiles balistiques de la RPDC », a réagi un porte-parole du département d’État américain tard mardi, utilisant le nom officiel de la Corée du Nord. « Nous appelons la RPDC à s’abstenir de nouvelles provocations et à s’engager dans un dialogue de fond constructif », a-t-il ajouté.

Essai nucléaire imminent ?
Le régime nord-coréen, sous le coup de sanctions des Nations unies pour ses programmes d’armement, a accéléré ses essais de missiles ces derniers mois, blâmant l’attitude « hostile » des États-Unis. Il a testé en mars un missile balistique intercontinental pour la première fois depuis 2017. Et les services de renseignement sud-coréens et américains le soupçonnent de préparer un essai nucléaire imminent, qui serait également son premier en cinq ans.

Le gouvernement américain avait dit ces derniers jours s’attendre à une « provocation » de la part de Pyongyang pendant ou juste après le séjour de Joe Biden, qui a achevé mardi soir une tournée en Corée du Sud et au Japon.

Pendant son séjour à Séoul, le président américain et son nouvel homologue sud-coréen Yoon Suk-yeol ont, selon ce dernier, évoqué une intensification de leurs exercices militaires conjoints, ainsi qu’un déploiement dans la péninsule d’avions de chasse ou de missiles, « pour se préparer à une attaque nucléaire ».

Un accroissement des manœuvres américano-sud-coréennes risque de mettre en colère Pyongyang, qui considère ces exercices comme des répétitions générales d’invasion. Ces manœuvres ont été réduites ces dernières années en raison de la pandémie, et pour permettre aux anciens dirigeants américain et sud-coréen Donald Trump et Moon Jae-in de tenter un rapprochement avec la Corée du Nord.

Pourparlers au point mort
Peu avant de quitter la Corée du Sud dimanche pour le Japon, Joe Biden avait lancé un singulier message à Kim Jong-un. Interrogé par un journaliste qui lui demandait s’il avait un message pour le dirigeant nord-coréen, le président américain avait répondu par un laconique : « Bonjour. Point final. »

Une façon de faire savoir que Washington reste ouvert au dialogue avec la Corée du Nord, même en l’absence de réciprocité.

Les pourparlers avec Pyongyang sont au point mort depuis l’échec d’un sommet en 2019 entre Kim Jong-un et le président américain de l’époque, Donald Trump. Le régime nord-coréen a ignoré toutes les offres de dialogue formulées par Washington.

Pendant son voyage en Corée du Sud, Joe Biden avait également indiqué que Washington avait proposé de fournir des vaccins contre le Covid-19 à la Corée du Nord, mais n’avait « pas reçu de réponse ».

Depuis début mai, plus de trois millions de personnes ont été atteintes de « fièvre », selon le terme employé par les médias officiels, et 68 en sont mortes en Corée du Nord, selon le dernier bilan officiel publié mercredi.

Le pays, dont les 25 millions d’habitants ne sont pas vaccinés, s’est totalement coupé du monde depuis le début de la pandémie pour se prémunir contre le virus, mais la flambée des contaminations au variant Omicron dans les pays voisins a fini par mettre en échec cette stratégie.

La manière dont cette crise sanitaire va influer sur les décisions militaires du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un est la grande inconnue qu’Américains, Sud-Coréens et Japonais essaient de tirer au clair.

Le 12 mai, la Corée du Nord avait procédé à un essai de missile balistique le jour même où le dirigeant Kim Jong-un déclarait pour la première fois une « urgence » à cause de l’épidémie de Covid-19.

AFP

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