L’Institut national de la statistique (INS) du Cameroun a indiqué jeudi que le taux d’inflation du pays pourrait franchir la barre des 3% en 2022.
« Si le rythme actuel de progression des prix est maintenu, le taux d’inflation pourrait franchir la barre de 3% en 2022, en l’absence des mesures additionnelles fortes à la fois globales et ciblées de soutien aux entreprises pour une offre des produits à prix modérés et aux ménages en vue de sauvegarder leur pouvoir d’achat déjà érodé par une importante inflation cumulée de plus de 9,2% entre 2017 et 2021 », a indiqué l’INS dans une enquête de conjoncture publiée ce jeudi.
Les dysfonctionnements provoqués par la pandémie de la COVID-19 sont exacerbés par le conflit russo-ukrainien, ce qui accélère davantage l’inflation des produits importés et locaux, a constaté l’INS.
Au 1er trimestre 2022, a noté l’INS, les prix à la consommation finale des ménages ont augmenté de 4,4% en glissement annuel. « En moyenne sur les douze derniers mois, les prix ont poursuivi leur ascension en mars 2022, progressant de 2,9%, alors que la hausse n’était que de 2,3% en mars 2021, de 2,5% en janvier 2022 et de 2,7% en février 2022 », a précisé l’INS.
Selon l’enquête de conjoncture, le principal déterminant de cette poussée inflationniste est l’augmentation des prix des produits alimentaires de 6,0%, après 3,4% il y a un an, en raison surtout de l’envolée de 6,8% des prix des pains et céréales, de 6,4% de ceux des viandes, ainsi que de 10,2% des prix des huiles et graisses.
Le seuil d’inflation tolérable de 3% au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), a déjà été atteint ou franchi dans six des dix chefs-lieux régionaux du Cameroun, soit respectivement 4,5% à Ebolowa (Sud), 4,4% à Bamenda (Nord-Ouest), 4,3% à Maroua (Extrême-Nord), 3,9% à Bertoua (Est), 3,6% à Bafoussam (Ouest) et 3,0% à Garoua (Nord), d’après la même source.
Cette situation se pose alors que, plus de 2,8 millions de personnes (11% de la population totale) sont actuellement en insécurité alimentaire au Cameroun, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) au terme de la restitution officielle des résultats d’une enquête réalisée en collaboration avec le gouvernement et des partenaires techniques et financiers.
Au cours de la période allant de mars à mai 2022, l’accès à l’alimentation a été impacté par des prix globalement en hausse des denrées du fait de la pandémie de la COVID-19, des troubles climatiques et des conflits en cours dans le pays, une tendance qui, selon l’organisme onusien, pourrait être aggravée par la crise russo-ukrainienne.
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