Des experts réfléchissent sur  »Le nécessaire journalisme scientifique »

L’apparition de la pandémie à Coronavirus a montré que les médias devaient davantage s’intéresser à la science afin de bien aborder des articles à caractère scientifiques.

Au cours d’un colloque sur le thème :  »Le nécessaire journalisme scientifique », organisé par le réseau Theophraste, en collaboration avec le Centre d’Etudes des Sciences et Techniques de l’Information (CESTI), Jean-François Raskin, président du Réseau a assuré que même si le temps de la science n’était pas celui des médias, aujourd’hui, les deux avaient besoin de s’adapter selon les attentes du marché de l’information.

 »Il y a aujourd’hui une urgence à avoir des médiateurs entre le monde scientifique et le grand public. C’est aussi une exigence démocratique. Il y a une difficulté aujourd’hui qui est dans la formation même, dans la compétence des journalistes… qui sont des débats essentiels et fondamentaux qui font appel à des sujets, des savoirs qui sont complexes », a assuré Jean François Raskin, président du réseau Theophraste, qui regroupe 25 écoles de journalisme dans 13 pays.

Alors, insiste M. Raskin les formations offertes actuellement doivent répondre aux nouvelles exigences et contraintes du métier, parce que, dit-il,  »notre avenir et celui de l’humanité, c’est aussi une question scientifique ».

D’ailleurs souligne le président du réseau Theophraste,  »les grands défis d’aujourd’hui, notamment les changements climatiques, la pandémie, les problèmes de transformation des ressources naturelles, de l’énergie demandent aux médiateurs d’avoir des connaissances suffisantes pour pouvoir faire l’interface entre les experts qui, on l’a vu pendant la pandémie, n’étaient pas toujours d’accord et il y avait des débats d’experts ».

Il s’agira, de ce fait, de voir comment faire le tri, comment séparer ce qui est scientifique et ce que l’est moins.

 »Or, on a en face de nous des experts qui sont diplômés, qui font de la recherche, qui font de la science tous les jours mais qui ne sont pas d’accord. Alors, comment être le bon intermédiaire, le bon médiateur entre ces experts et le grand public ? », ajoute M. Raskin.

Avoir une nouvelle génération de journalistes devient une urgence dans un monde en perpétuelle mutation.

‘Soit on forme des journalistes qui sont des journalistes scientifiques, et on peut très bien le faire parce qu’il y a des pistes qui existent. Soit on prend des scientifiques qui ont envie de faire du journalisme et qu’on les forme à ce métier. Ils seraient donc spécialisés dans des domaines bien spécifiques. Il y a donc des pistes qui existent et j’ai du mal à penser qu’on peut former des journalistes scientifiques parce que les journalistes viennent en général du monde des sciences humaines, de la littérature, de la sociologie, des sciences politiques. Mais on a peu de candidats qui viennent du monde des sciences pures comme les mathématiciens, les physiciens, les biologistes, les médecins. Mais peut-être qu’il y en a qui ont envie d’apprendre à être journalistes », explique M. Raskin.

Qui ajoute :  »il faut créer de nouvelles formations pour ces personnes qui deviendraient une sorte de spécialistes des questions scientifiques à côté de ce qu’on connait tous dans nos rédactions, des spécialistes des questions de politique, de politique internationale, etc. Et on pourrait effectivement former des scientifiques au métier de journaliste ».

seneweb

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