Les deux hommes d’affaires sont accusés d’avoir manipulé le marché boursier en multipliant les informations à propos d’un potentiel rachat.
Le rachat de Twitter commence décidément à ressembler à une sitcom à suspens. Après avoir annoncé par surprise son entrée au conseil d’administration de Twitter, puis son envie de racheter le réseau social à l’oiseau bleu, Elon Musk a finalement fait quelques pas en arrière. L’homme d’affaires reproche en effet à l’entreprise d’avoir largement sous-estimé le nombre de faux comptes et de bots qui pullulent sur ses serveurs. S’il s’est récemment dit toujours intéressé pour finaliser l’acquisition de l’année, il entend bien faire baisser la note.
Elon Musk encore accusé de manipuler la bourse
Initialement, l’offre d’Elon Musk culminait à 43 milliards de dollars. Désormais, l’homme d’affaires souhaite revoir son offre à la baisse. Une situation qui n’a évidemment pas plu aux actionnaires de l’oiseau bleu. Après avoir vainement tenté de mettre des bâtons dans les roues du milliardaire au moment de sa première proposition d’achat, ces derniers accusent désormais le patron de Tesla d’avoir volontairement manipulé les actions de Twitter pour faire baisser son prix en vue du rachat.
Déposée mercredi devant le tribunal de district fédéral de Californie du Nord, la plainte soutient que Musk a intentionnellement réduit les actions de Twitter pour obtenir une meilleure offre. À l’époque, expliquent les plaignants, “Musk était bien conscient que Twitter avait un certain nombre de faux comptes et de comptes contrôlés par des bots. (…) Musk avait tweeté à plusieurs reprises sur ce problème, avant de faire son offre d’acquérir Twitter en toute connaissance de cause“.
C’est à la justice de décider si oui ou non, Elon Musk a tenté de manipuler la bourse en sa faveur dans le rachat de Twitter. Il faut dire que l’homme d’affaires est un habitué de l’exercice : il a déjà été accusé plusieurs fois par les tribunaux américains de faire fluctuer les actions au grès de ses messages postés sur les réseaux sociaux, comme lorsqu’il avait fait la promotion du Dogecoin, ou qu’il avait indiqué qu’il serait bientôt possible de payer sa Tesla en bitcoin.
Jack Dorsey aussi pointé du doigt
S’il ne fait quant à lui l’objet d’aucune plainte officielle, le cofondateur et ancien PDG de Twitter Jack Dorsey est lui aussi visé par les critiques. Selon Jason Goldman, un ancien employé haut gradé de l’entreprise cité par le magazine Bloomberg, l’homme d’affaires aurait “poignardé” Twitter deux fois cette année. D’abord en livrant son entreprise au patron de SpaceX le 5 avril dernier. À l’époque, Dorsey avait largement milité en faveur de l’intégration d’Elon Musk au conseil d’administration de l’entreprise. Par la suite, alors que Musk avait promis qu’il ne pourrait légalement pas dépasser les 14,9% d’actions Twitter, le milliardaire a finalement fait une offre de rachat. Offre immédiatement soutenue par Jack Dorsey, qui semble désormais convaincu que la privatisation de l’entreprise est la clé du succès pour l’oiseau bleu.
De son côté Jack Dorsey vient officiellement de rendre son tablier. Le cofondateur de Twitter avait déjà quitté son poste de PDG l’année dernière au profit de Parag Agrawal, son ancien bras droit. Bien décidé à se concentrer sur le marché crypto, l’homme d’affaires était pourtant resté au conseil d’administration de son entreprise, tout en estimant à propos du rachat : “Elon est la solution singulière en laquelle j’ai confiance“. Pour certains, le départ définitif de Dorsey pourrait aussi signer l’idée d’un impossible retour pour Musk, désormais privé de son principal allié dans l’affaire. Reste à voir comment les choses évolueront.
Bloomberg
