Festival de Cannes : la satire « Sans filtre », de Ruben Östlund, remporte la Palme d’or

La Palme d’or a été attribuée samedi soir à la satire politique « Sans filtre », du réalisateur suédois Ruben Östlund, qui avait déjà remporté cette prestigieuse récompense en 2017 avec « The Square ».  

Ruben Östlund à nouveau récompensé au Festival de Cannes. Le réalisateur suédois a remporté, samedi 28 mai, la Palme d’or pour son film « Sans filtre ». Cette satire politique mordante met en scène un couple de mannequins et influenceurs qui embarquent sur une croisière de luxe. 

À travers l’aventure d’une galerie de personnages hauts en couleurs, le cinéaste de 48 ans étudie les rapports de classe de manière à la fois cruelle et humoristique.  

« Lorsque nous avons commencé ce film, nous n’avions qu’un but : essayer de faire un film qui intéresse le public et qui le fasse réfléchir avec provocation », a déclaré, en recevant son prix, le Suédois qui rejoint désormais le club très fermé des doubles palmés, parmi lesquels les frères Dardenne et Ken Loach.

Le Prix spécial du jury a quant à lui été attribué à deux longs métrages : « Close », puissant drame sur l’amitié fusionnelle entre deux adolescents du réalisateur belge Lukas Dhont, et « Des étoiles à midi », le thriller d’aventure tourné au Panama de la française Claire Denis.  

Pour la mise en scène, le jury a choisi le réalisateur coréen Park Chan-wook pour son thriller sentimental « Decision to leave », l’histoire d’un inspecteur qui tombe amoureux d’une femme qu’il suspecte de meurtre.  

Le nouveau long métrage des frères Dardenne, “Tori et Lokita”, a remporté un prix spécial pour le 75e anniversaire du Festival de Cannes alors que deux films se sont partagés le Prix du jury : la fable poétique « Hi-Han », de Jerzy Skolimowski, et le film belge « Les Huit Montagnes », de Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen.

Le prix du meilleur scénario a été attribué au réalisateur Tarik Saleh, pour son thriller politico-religieux « Boy from Heaven ».   

Le sud-coréen Song Kong-Ho (« Les Bonnes Étoiles ») et l’iranienne Zar Amir Ebrahimi (« Les Nuits de Mashhad ») ont obtenu les prix du meilleur acteur et de la meilleure actrice. Enfin la Caméra d’or, récompensant le meilleur premier long métrage, a été attribuée au film « War Pony », de Riley Keough, filmé au cœur d’une réserve indienne.  

Guerre en Ukraine et visite de Tom Cruise 

C’est avec l’annonce de ce palmarès que le jury, présidé par Vincent Lindon, a clôturé le 75e Festival de Cannes. Une édition marquée par le retour du public étranger, après deux années de perturbations liées à la pandémie de Covid-19.  

Particulièrement politique cette année, le festival a été dominé par le thème de la guerre en Ukraine. Le documentaire « Mariupolis 2 », récit terrifiant de la vie des civils sous les bombes, a suscité une onde de choc sur la Croisette, tout comme le film « Butterfly Vision », l’histoire d’une femme soldat qui retrouve les siens après avoir été retenue captive et torturée par les séparatistes pro-russes dans le Donbass.  

Autres grands thèmes figurant au programme de cette 75e édition, le passé colonial de la France, avec les films « Tirailleurs » et « Les Harkis », les attentats terroristes du 13-Novembre 2015 à Paris, avec « Novembre » et « Revoir Paris », ou bien encore les féminicides avec la projection du documentaire « Riposte féministe« .  

Le Pakistan a été mis à l’honneur avec son tout premier film en sélection officielle, le très remarqué « Joyland », présenté dans la catégorie Un certain regard.  

Enfin, le souvenir le plus marquant de cette édition restera, pour beaucoup, le retour de l’acteur américain Tom Cruise sur la Croisette, après trente ans d’absence. La superstar, venue présenter « Top Gun : Maverick », la suite du film culte qui a lancé sa carrière internationale, a reçu un accueil triomphal de ses fans, présents en nombre dans l’espoir d’approcher leur idole. 

france24

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