L’opposant a été désigné candidat du PDP pour la présidentielle prévue en février 2023. Le parti au pouvoir a quant lui reporté d’une semaine sa primaire dans la course à la succession de Buhari.
« Aujourd’hui nous écrivons l’histoire, une histoire qui, nous le croyons, va apporter des changements fondamentaux », a déclaré Atiku Abubakar à ses partisans réunis à Abuja, où le vote a été organisé ce 28 mai. À 75 ans, ce musulman du nord du pays a été désigné à l’issue d’une primaire du Parti démocratique populaire (PDP) et tentera pour la sixième fois de se faire élire président du pays le plus peuplé d’Afrique.
Le Congrès des progressistes (APC), au pouvoir, tiendra quant à lui sa primaire du 6 au 8 juin pour choisir un candidat devant succéder au président Muhammadu Buhari, qui a annoncé ne pas se représenter après ses deux mandats.
Divisions Nord – Sud
Pour tenter de concilier ce pays extrêmement divisé entre un Nord musulman et un Sud chrétien, et où vivent près de 250 ethnies, une règle tacite prévoit une rotation de la présidence tous les deux mandats entre les candidats du Nord et du Sud. Or, M. Abubakar, ancien chef des douanes et vice-président (1999-2007), est originaire du Nord, tout comme le président Buhari, contrairement à la plupart des principaux candidats de l’APC, originaires du sud.
La sécurité sera un enjeu majeur de l’élection de février 2023 car le pays est en proie à une insécurité généralisée. L’armée nigériane est déployée sur de multiples fronts, notamment dans le nord-est, théâtre d’une insurrection jihadiste depuis plus de 10 ans et dans le nord-ouest où des bandes criminelles pillent, kidnappent et tuent les habitants.
La cherté de la vie, un enjeu du scrutin
Depuis son retour à un régime civil en 1999, après une dictature militaire, le Nigeria a organisé six élections nationales qui ont souvent été entachées de fraudes, de difficultés techniques, de violences et de contestations juridiques. La plus grande économie d’Afrique, affaiblie par l’impact de la pandémie de Covid-19, subit désormais les retombées de la guerre en Ukraine, qui ont fait grimper les prix des carburants et des denrées alimentaires sur tout le continent.
Au moins 31 personnes ont été tuées samedi lors d’une bousculade survenue dans le sud du Nigeria durant une distribution de nourriture organisée par une Eglise, a déclaré la police. Ces dernières années, le Nigeria a connu plusieurs tragédies lors de bousculades liées à des distributions de nourriture, notamment en 2021 lors d’une opération organisée par une agence humanitaire dans l’Etat du Borno, dans le nord du pays, où sept femmes sont décédées après avoir été piétinées par la foule.
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